Cependant ce qui se déroule sous nos yeux relève du fantasme, de l’irréel, du surréaliste ; c’est un feuilleton à gros titres garantis : « plus moche la vie »
Incapables de jouer correctement au ballon, nos artistes ont transformé l’exercice sportif en une saga inoubliable et qui fait les délices de la presse. Ils ont inventé le moyen de faire le buzz sans ballon. Le monde footbalistique entier rigole, Irlandais en premier. En matière de communication nous avons, haut la main, gagné une deuxième étoile.
Tous les ingrédients du grand feuilleton sont réunis : le sexe avec Zahia et Ribery, la baston et les injures avec Anelka, le suspens avec je m’entraîne ou je remonte dans le bus, la recherche d’un traître, le fric … Dallas en quelque sorte.
Faute de jouer au ballon nos « bleus » seraient de simples “révélateurs” d’un état lamentable de notre société. Ce roman noir n’est-il pas tout simplement mis en scène par une FFF et un sélectionneur incompétents pour détourner l’attention et les responsabilités de l’échec sur des jouers que l’on sait pusillanimes, immatures et facilement manoeuvrables ?
Bibliographie :
Le sexe : Malgré sa libération, Abou, habitué du Zaman Café, reste soupçonné d’avoir mis en relation plusieurs footballeurs, et notamment Franck Ribéry et Karim Benzema, avec Zahia, alors mineure.
La baston et les injures : «J’ai eu certes une discussion houleuse avec le sélectionneur mais elle s’est déroulée dans le secret du vestiaire, entre le coach et moi, devant mes partenaires et le staff. Cela n’aurait jamais du sortir du vestiaire.»
«Je tiens à préciser que les mots qui sont sortis dans la presse ne sont pas mes mots. L’Equipe de France a une échéance importante à préparer, c’est la raison pour laquelle je préfère ne pas m’exprimer pour le moment. »
Le traître : «Comment cette chose a pu sortir dans la presse? Il n’y avait que nous, les joueurs et le staff…» Concernant l’identité de ce «traître», Patrice Evra a bien sa petite idée
Le vrai problème pour les Bleus, c’est le «traître » .
L’affaire Anelka tourne au désastre absolu. Jean-Louis Valentin, directeur délégué de la FFF auprès de l’équipe de France, jette l’éponge, les joueurs sont “en grève” et la FFF “consternée”.
Libération emportera la palme de la conclusion générale : “Plus que le miroir inversé d’une France 98 black blanc beur mythifiée, cette crise du football français est symbolique du cynisme que charrie l’époque. Cynisme de l’argent roi, qui rend fou, autorise tous les excès, isole, corrompt. Les communicants nous vendent l’illusion de joueurs porteurs de valeurs collectives. On les grime en éducateurs pour gamins en mal de repères. Ils sont en réalité les traders bling-bling d’un sport qui a hier perdu en France beaucoup de crédit.”