J'aime beaucoup mes parents. C'est le cas pour bien des gens, sans doute, mais, je vous le jure, les miens sont extra-supers. Je leur en dois pas mal et m'inspire quotidiennement de leur personne. Ceci étant dit, la Fête des pères est une belle occasion de s'en rappeler (je ne comprends pas pourquoi on doit séparer la Fête des pères de celle des mères: j'aime les deux pourtant). Et, comme notre tradition familiale le veut, on fête pas mal tout au resto.
J'ai donc sorti mes parents au Murray Street Restaurant, que j'ai déjà vanté ici. Mais, pour faire changement, on déjeune. Assis à l'ombre sur leur belle terrasse arrière, on se fait amener une assiette de gâteries avant le repas, question de nous distraire un peu. On y compte un scone aux pépites de chocolat et cannelle; une espèce de shortcake aux fraises, et un strudel aux fraises et à la rhubarbe. Le scone est bon, léger et frais, mais les deux autres sont bien plus remarquables: fins et délicats, sucrés, acides et fruités.
Pour le père fêté, la Fritztatta, qui comprend champignons Le Coprin, tomates séchées au four, crottes de fromage de chèvre et spatzle maison. Si vous aimez les fritattas, vous allez adorer. Mon père et moi préférons nos eux un peu moins cuits, mais avons quand même apprécié les délicieux ingrédients. Les tomates, moins sèches que des tomates séchées conventionnelles, donnent un superbe goût savoureux, goût présent aussi dans les bons champignons fermes. Le fromage est caoutchouteux et fondant: délicieux.
Ma mère choisit la truite fumée à chaud avec oeufs brouillés, asperges et fromage de chèvre. Le poisson est exquis ici, la fumée pénétrant chaque bouchée. Un riche et décadent déjeuner qui n'est pas lourd pour autant. Le biscuit aux herbes, j'en aurais mangé cinq.
Pour ma part, c'est la saucisse sur pain doré avec oeuf poché qui fait l'objet de mon choix. Il s'agit ici d'une keilbassa maison, pas du tout grasse, mais bien viandeuse, délicieuse. Le pain de levain est un True Loaf aux raisins et au chai, dont le goût sucré est bien complémenté par un cheddar âgé fondu. L'oeuf est tout aussi superbe, évidemment frais et local. Un sirop d'érable parfumé à l'ail (combinaison étrange, mais familière) asperge le tout. Malgré la qualité de tous ces ingrédients, mes premières bouchées étaient un peu hésitantes. Il y a pas mal de saveurs sur l'assiette. Mais, une fois le jaune d'oeuf brisé, le tout bien combiné, on s'y résigne: c'est trop bon.
Combien ça coûte tout ça? 12$ par assiette. Ouais, allez-y.