Cette rubrique suit l'actualité éditoriale et présente les derniers ouvrages reçus par Poezibao. Il ne s'agit pas de fiches de lecture ou de notes critiques et les présentations font souvent appel aux informations fournies par les éditeurs .
°Dominique Grandmont, Cris sans voix poésie, Tarabuste
°Jean-Paul Michel, " N os ennemis dessinent notre visage ", Im Wald /William Blake and Co
°Mauro Fabi, le domaine des morts / il domino dei morti, Alidades
°Michaël Glück, Passion Canavesio, L'Amourier
°Guadalupe Grande, Métier de chrysalide, Alidades
°Cécile Mainardi, L'Immaculé conceptuel, Les Petits Matins
°Francis Cohen, En finir, Eric Pesty éditeur
°Christiane Veschambre, Après chaque page, Le Préau des collines
°Laure Cambau, Lettres au voyou céleste, suivi de Blanc sans blanc, Amandier
°Pascale Petit, Sharawadji, Manuel du jardinier platonique, L'Inventaire
°Jacqueline Saint Jean, Hors je(u), Rafaël de Surtis
°Alain Bernaud, Varanger, Isolato
°Stefanu Cesari, Genitori, éditions Les Presses Littéraires
Notices détaillées de chacun de ces ouvrages en cliquant sur " lire la suite de... "
*Dominique Grandmont
Cri sans voix Poésie
essai
Tarabuste, 2010
18 €
" ...c'est quoi la poésie ? Certains croient résoudre la question en la taxant de divagation, mais on ne sait pas de quoi il s'agit. Ce livre se contente de réunir des interventions sur la poésie faites au cours des deux dernières décennies (1988-2008). [...] On ne parlera pas ici des dégâts du scientisme dans les cervelles poétiques, prises entre la répétition frénétique de leur impuissance à se renouveler et une inventivité forcenée qui cherche à le faire oublier... " (Dominique Grandmont, dos du livre)
*Jean-Paul Michel
" Nos ennemis dessinent notre visage ", (Aveux et expiations)
Édition bilingue, texte original français, texte allemand traduit par Rüdiger Fischer
Coéditions Im Wald et William Blake and Co. Edit.
6 €
" Nos ennemis dessinent notre visage.
Cette vérité effraie.
Pour survivre nous cachons ce que nous sommes.
Nous masquons des vertus en vices.
Nous montrons des richesses que nous n'avons pas "
[...] dos du livre
*Mauro Fabi
Le Domaine des morts - il dominio dei morti
Traduit de l'italien par Olivier Favier
Édition bilingue, Alidades, 2010
5 €
" La déchirante beauté d'un arbre
qui meurt lequel
retient encore un peu ses feuilles
cette grâce distante que seule ce
qu'on abandonne affecte de posséder
ces couleurs implicites qu'ont les choses
quand elles s'achèvent" [...] (p. 19)
Mauro Fabi est né en 1959 à Rome où il vit aujourd'hui. Il collabore à L'Unita et au Monde diplomatique. Le Domaine des morts est extrait de La Consolazione, son troisième recueil, à paraître en Italie.
*Michaël Glück
Passion Canavesio
Moi, Judas
Frontispice de Canavesio
L'Amourier, 2010
16 €
Dans un ciel d'hiver tremble
l'étoile de Judas
un visage est frappé
sous la doublure de la nuit
des hommes attablés
rêvent de longs couteaux
les commensaux rompent le pain
chacun
mâche le reniement
(p. 9)
*Guadalupe Grande
Métier de chrysalide / Oficio de crisalida
Poèmes traduits de l'espagnol par Dorothée Suarez et Juliette Gheerbrant, postface de Carlo Bordini
Édition bilingue
Alidades - sur le site de l'éditeur
5,50 €
" Lire les poèmes de Guadalupe Grande c'est comme regarder la vitrine d'un grand orfèvre, car il y a en effet quelque chose du joyau dans ces poèmes, tout est net, tragiquement et dramatiquement net, tout est en parfait équilibre. Dans chaque poème le drame s'accomplit sans bavure, sans insinuation en demi-ton, sans dièse ni accords mineurs ; un style poétique ferme et fixe comme les yeux de la Méduse. " (Carlo Bordini, dos du livre)
L'Immaculé conceptuel
Deuxième blondeur
préface de Martin Sobieszczanski
coll. Les Grands soirs, Éditions les Petits Matins
12 €
" Je rêve d'une peinture love painting à lire toute nue qui lorsqu'on applique sur une surface plane révèle toutes tracées les lettres majuscules du graffiti : "BARBARA TI AMO", les peint déjà écrites. Devant et de profil, je passe en souriant et en faisant semblant d'être Barbara. " (dos du livre)
*Francis Cohen
Eric Pesty Editeur
9 €
Par la présence implicite et pourtant prégnante de Maurice Scève, En finir s'inscrit dans la série des livres publiés par Francis Cohen au Théâtre typographique. Si Monsieur Le Gros Monsieur proposait une conjugaison entre le texte de Scève et celui de e.e. cummings ; si Zwar confrontait Scève aux propos du Président Schreber, En finir entreprend d'interpoler le texte de La Délie à une lecture-réécriture de Moriendo de Roger Laporte. (Prière d'insérer)
Christiane Veschambre
Après chaque page
Le Préau des collines, 2010
12 €
" Le plus souvent la vie vivote en nous. Mais parfois quelque chose fait trembler les plaques sismiques sous-jacentes de ce petit-vivre : une odeur, un désespoir, des cerises, une attente, l'oscillation d'une herbe, une lecture, septembre, un chant.
Après chaque page recueille certains des textes qui font irruption lorsque ″la Vie traverse notre vivable et notre vécu″(Gilles Deleuze). Poèmes en prose - à l'exception d'un seul dont les intermittences de lumière obligent à trouer la page d'un autre rythme. Des photos de Juliette Agnel, et de Dominique Cartelier, ont été, pour deux d'entre eux, les envoyés de cette présence, parfois aussi incompréhensible, difficilement acceptable, que celle d'une annonciation. (Christiane Veschambre, dos du livre)
*Laure Cambau
Lettres au Voyou céleste suivi de Blanc sans blanc
coll. Accents graves, accents aigus, Amandier Poésie, 2010
12 €
" Laure Cambau, qui a déjà publié plusieurs recueils de poèmes, propose là deux livres en un sous le signe d'une adresse à l'autre, réel ou imaginaire. Artaud écrivait : " un poème sans destinataire n'a pas d'existence " et à qui s'adressent sinon à nous Les Lettres au voyou céleste et néanmoins premier lecteur ?
" Corps étranger dans un corps étrange ", " sa chambre donne sur le quai numéro 1 ", à l'ouest de nulle part, à la recherche éternelle du " carré vicieux de l'invisible amour ". " Fleurs extra-terrestres et œufs de mots ", l'auteur noircit ses " carnets d'attente " et le lecteur est à la fois destinateur et destinataire de ces lettres où le jeu de mots se fait aussi jeu de maux quand " la mort intime, tropicale, porte des culottes équitables ".
Blanc sans blanc dialogue, de son côté, avec la peinture d'Omer Kalechi, artiste balkanique qui vit à Paris depuis 1965. Amorces de biographie poétique dans un univers peuplé de derviches, d'enfants et de bergers, plongée dans le monde " omérique ", hommages à son maître Goya, à Jacques Lacarrière et Ismael Kadaré qui lui ont consacré chacun un ouvrage, s'imbriquent dans une voix qui tenterait à son tour, " dans l'ombre du septième étage du septième ciel ", " la conversion des spectres sauvages ".
Une même tonalité traverse ce diptyque où l'écriture joue de l'inattendu pour dérouter l'ordre des choses et donner à percevoir un décalage joignant ironie et légèreté ludique, fantaisie et gravité. (Dos du livre)
*Pascale Petit
Sharawadji, Manuel du jardinier platonique
L'Inventaire, 2010
17 €
Ce livre a été écrit lors de la résidence d'artiste de Pascale Petit à Rambouillet en 2009.
" Pourvu que l'on loge la semence fait bon planter
Pourvu que l'on loge
Si ça moite
Et sitôt qu'ça poigne faut serfouir faut écosser faut arroser
Faut foutimasser
D'une matin ou de deux ça convient "
[...] (86)
*Jacqueline Saint-Jean
coll. pour une Terre interdite, éditions Rafaël de Surtis, 2010
14 €
" Dense grisaille lente où gisent
des sédiments d'histoire enfouie
couleurs collées surfaces soumises
plus rien n'émerge de cette masse
Des insectes de mots passent brefs
au ras des feuilles sans appeau
Rien ici ne se trouble dit-on
en ce pays de têtes éteintes
où le sens peu à peu se dissout "
(10)
*Alain Bernaud
Isolato, 2010
16 €
" ″de tous ceux qui entrent en contact avec le Nord, très peu en sortent indemnes″, écrit Glenn Gould. Par sa nudité, son silence, ses gris immenses, ses imperceptibles variations, par sa vie réduite à l'essentiel, Varanger est un prototype du vide. A force d'attention pourtant, le sujet touche par instants au centre de gravité des choses, là où les frontières entre le dedans et le dehors se dissolvent. Les mots en dressant le campement précaire de la présence humaine, vont au-devant d'un espace au sein duquel, peu à peu, le vide se met à vibrer ; une parole en lanières souffle, convoyée par les grands vents de la mémoire nomade ". (Dos du livre)
coll. La petite épicerie de la poésie, Éditions Les Presses littéraires, 2010
10 €
" Comment de l'origine ne reste-t-il qu'un silence long entre deux mots, un presque rien qui en vient à prendre tout l'espace ? En une trentaine de textes accompagnés de photographies, S. Cesari parcourt ces lisières du chuchotement, ces lieux aux voix perdues, dont on se souvient quelquefois en songe. La langue bute dans les racines qui affleurent, hésite à nommer une identité. S'accroche aux quelques signes tangibles qui demeurent, eau stagnante, vieux fers, limites, et les bêtes qui passent. Que sont devenus les habitants de ce lieu, entraperçus et enfuis, et la demeure ouverte, en l'attente de son nom ? De cette incursion là, de ce territoire bref, on ramène une naissance, comme un mot tangible. La certitude d'un avant-soi " (Prière d'insérer)