Il ne faut pas vilipender le Marché de la Poésie !

Par Florence Trocmé

 

 

Le Marché permet de faire fructifier ce qui a été fait l’année précédente et d’anticiper ce qui va venir 
Paul Badin, poète, éditeur de la revue N 4728 

 Une fois n’est pas coutume, mais Poezibao prend aujourd’hui une plume plus personnelle, un tantinet polémique. Au retour de quatre visites de trois à quatre heures chacune au Marché de la Poésie. Au terme de quatre journées marathon. Quatre journées à  tourner dans les allées du Marché sans programme préconçu, sans rendez-vous préétabli, avec pour seul règle d’être disponible pour toutes les rencontres. Avec ceux que l’on connaît, avec ceux que l’on ne connaît pas encore.  

 
 Alors pourquoi un peu polémique ? Eh bien car je souhaite ici m’élever contre les voix qui vilipendent le marché. On peut certes critiquer tel ou tel aspect de l’organisation, voire même 
penser que certains égos de poètes sont un peu survitaminés mais je tiens que le marché reste un rendez-vous très important pour la poésie et l’édition de poésie et j’en voudrais pour preuve que l’on y trouve aussi bien des éditeurs publiant une poésie relativement classique que les tenants de courants plus en pointe (avec   notamment la présence d’un stand important du cipM de Marseille, toujours très visité).  

Le marché annuel de la place Saint Sulpice à Paris demeure une occasion tout à fait privilégiée de rencontrer de très   nombreux auteurs, de parler avec leurs éditeurs, de s’entretenir tranquillement avec les uns et les autres, d’observer la vitalité de ce monde de l’édition de poésie, de se tenir informé de ses difficultés, en direct, avec ceux qui les vivent au jour le jour. Éditeurs pour qui le marché est une vitrine, un lieu essentiel. Qui mettent en jeu des   sommes importantes eu égard à leurs petites structures, pour être là, pour montrer leurs livres, pour défendre leurs auteurs. Non seulement tout cela ne mérite pas le mépris, mais bien au contraire doit être salué, une fois encore. Sans le travail de tous ceux qui sont là et de tous les autres qui ne peuvent pas être là, souvent pour des   raisons financières, il n’y aurait que très peu de parutions de poésie, puisque les grandes maisons ont presque toutes abandonnées ce « rayon » si peu profitable.  

 
 A titre d’exemple, Poezibao a choisi d’énumérer quelques-unes de ses rencontres sur le marché et de publier une part des très nombreuses photos prises cette année.  
Jeudi : Ariane Dreyfus, Jean-François Manier de Cheyne Éditeur, Françoise Favretto de l’Atelier de 
 Agneau, Danielle Fournier, Claude Beausoleil, Linda Maria Baros, Danielle et Gaspard Olgiati (Babel) ; Djamel Meskache (Tarabuste), Chantal Dupuy-Dunier, Mireille Fargier Caruso, Alexis Pelletier, Jacques Demarcq, Auxeméry, Yves di Manno, Raphaël Monticelli, Paul de Brancion : Jean Pierre Chevais et Hélène Durdilly   (Atelier la Feugraie et Revue Rehauts

Vendredi : Olivier Brun de la Dragonne, Isabelle Checcaglini de Ypsilon, Rüdiger Fischer (Im Wald) à qui j’ai demandé un petit dossier sur Ulrike Almut Sanding (lue dans Décharge n° 146) pour Poezibao, Luce   Guilbaud sur le stand de l’éditeur Les Arêtes (exposition de monotypes) autour du livre de Maria Gabriela Llansol, Claude Adelen qui m’annonce venir de recevoir le prix Théophile Gautier de l’Académie Française et qui accepte l’idée de me donner des chroniques pour Poezibao, Bernard Noël, Hélène Sanguinetti, Françoise   Clédat, Sylvie Fabre G., Caroline Sagot Duvauroux qui fait signer un soutien à Jean-Pierre Sintive dont la galerie a été gravement sinistrée par les inondations à Trans-en-Provence, Marie-Claire et Alain Bancquart, Claire Malroux, Christian Vogel, Fabrice Feuilloley, Jacques Fournier, Brigitte Comminges, Wanda Mihulac (Transignum),   Patrick Beurard-Valdoye, Claude Ber, Béatrice Bonhomme, Jean-Paul Louis, Hervé Bosio, Marielle Anselmo. 

Samedi : Françoise Ascal, Gabrielle Althen, Laurence Breysse Chanet, Mathieu Gosztola, Gérard Pfister   (Arfuyen), Yoann Thommerel, Lorand Gaspar, Hélène Sanguinetti, Ludovic Degroote, James Sacré, Lionel Ray, Constantin Kaïteris qui fait partie de mes premiers souvenirs de Poezibao et sans doute même avant, du temps de la publication de son livre chez K Éditions, Pierre Maubé, Bruno Doucey qui se dit totalement surpris par le   démarrage en trombe de sa maison d’édition, après la fin de Seghers, Vincent Pélissier (Fario) ; du côté de chez Nous Editeur, Jean-Patrice Courtois, Luc Bénazet et Benoît Casas ; Claire Malroux, Édouard Glissant, Joseph Mouton et Jérôme Mauche, Patrick Dubost (Armand le poète), Nicolas Gille, Julien Derôme (revue Borborygmes), Jean   Foucault, Mathieu Brosseau.  

Dimanche enfin : Antoine Jaccottet (Le Bruit du Temps), Elizabeth Biscay (association Meet), Pascal Boulanger, Laurent Grisel, Paul Badin, Marc Delouze, Zéno Bianu, Claude Beausoleil, Henri Poncet (L’Act Mem), le traducteur Jean-Claude Schneider, François Rannou, Cécile   Odartchenko, le peintre Philippe Hélénon, Jean-Pierre Bobillot, Vannina Maestri, Jacques Sivan, Patrick Beurard Valdoye de nouveau, Michaël Glück, Eva Almassy, Nicole Brossard et sûrement de très nombreux   autres, à qui je n’ai pu parler ou que j’oublie ici, qu’ils ne m’en tiennent pas rigueur.  

Parmi les rencontres, une de toute dernière minute, précieuse, celle d’un jeune poète qui signait son   premier livre, aux éditions des Vanneaux, Eric Cassar, livre préfacé par Julien Blaine et lu en partie sur le chemin du retour et qui me semble très prometteur. C’est aussi cela le Marché, de Lorand Gaspar à Eric Cassar....  

 
 Il faut enfin saluer ici le travail des organisateurs, surtout en cette année où l’âme du marché, Arlette Albert-Birot, en raison de graves problèmes de santé, n’a pu pour la première fois depuis 28 ans que le Marché existe (et qu’elle l’a souvent porté à bout de bras), être présente ;  avec un coup de chapeau particulier à Vincent Gimeno-Pons, le délégué général et à toute son équipe.  
 Cet article ne prétend pas être un reportage exhaustif sur le Marché de la Poésie, trop de personnes présentes ne sont pas citées. Qu'elles ne m'en tiennent pas rigueur..... Mais il voudrait en montrer la vitalité et la nécessité.  
 
par Florence Trocmé 

Photos ©Florence Trocmé (toutes agrandissables par simple clic) de haut en bas :  

Lorand Gaspar 
Raphaël Monticelli 
Zéno Bianu et Claude Beausoleil 
Ludovic Degroote 
Luc Benazet, Benoît Casas et Jean-Patrice Courtois 
James Sacré 
Hélène Sanguinetti 
Jean-Pierre Bobillot, Patrick Beurard-Valdoye, Jacques Sivan, Vannina Maestri 
Edouard Glissant 
Antoine Jaccottet 
Lionel Ray 
Rüdiger Fischer 
Pascal Boulanger 
Laurent Grisel 
Paul Dabin 
Philippe Hélénon 
Cécile Odartchenko 
Joseph Mouton et Jérôme Mauche 
Jacques Sivan 
Eric Cassar 
Constantin Kaïteris 
Eva Almassy