En apprenant, en enseignant

Publié le 20 juin 2010 par Laurentnoel

Paroles choisies, entendues fréquemment dans l’atelier de la ville :

de l’élève, considéré comme l’apprenant, mais qui enseigne plus souvent qu’à son tour :

saturé : je vais arrêter, il faut que j’attende que ça sèche.

au modèle : c’est la pose, ça ?

pas rassuré : ça se gomme, la sanguine (le fusain, la pierre noire, etc.)?

non coupable (1) : je n’y arrive pas, mon papier est trop petit.

non coupable (2) : mon pinceau est trop gros.

non coupable (3), se plaignant : c’est l’acrylique, ça sèche trop vite !

du peintre, considéré comme l’enseignant, mais qui en apprend tous les jours :

content de lui : pourquoi les pinceaux ont-ils des longs manches ?

Accusateur : as-tu pris du recul depuis le début ?

Doctoral : savez-vous par quoi on commence un dessin ? Par regarder.

Sérieux : avez-vous pris des mesures ?

Perdu : je ne comprends pas que vous ne compreniez pas.

Ambigu : tu as fini ? Hum… oui, c’est un bon début.

Sûr de lui : non, je ne sais pas.

Mystérieux : c’est bien, très bien même, mais…

De l’élève :

non coupable(4) : je n’ai pas assez de recul.

non coupable (5) : je n’y arrive pas, l’huile, ça ne sèche pas assez vite !

non coupable (6) : comment voulez-vous que je fasse, le modèle n’arrête pas de bouger !

Sur les nerfs : je ne peux pas faire les ombres tout de suite, je n’ai pas fini le dessin !

Buté : je ne peux pas faire les couleurs que je vois, je n’ai que les primaires.

Bien content : cette partie me plaît bien, je ne vais pas y toucher.

Du peintre :

Il y a quelque chose qui me chagrine.

Non coupable : si ça ne va pas, cela vient de vous, et uniquement de vous.

Pas rassurant : si vous êtes perdus, c’est que vous faites de la peinture.

Bien placé pour le dire : n’ayez pas peur, ça n’est que du papier.

Pour en savoir plus : quels sont vos peintres préférés ?

de l’élève :

Exaspéré : mais je ne peux pas tout faire à la fois !

Mal à l’aise : le sujet n’est pas tout à fait installé comme l’autre jour, je ne vais pas y arriver…

Triomphant : ça y est, je crois que j’ai fini !

Déstabilisé : c’est bizarre, les couleurs ne se mélangent pas bien…

Prudent : si je mets trop de peinture, je vais perdre mon dessin.

du peintre :

Exaspéré (à l’intérieur) : non, je ne crois pas que ce soit fini…

A bout de nerfs (mais ça ne se voit pas) : allez, on change de sujet !

Soupçonneux : vous avez fait ça d’après photo, non ?

Puis assassin : c’est bien ce que je pensais.

de l’ élève :

De mauvaise foi : la lumière a changé, non ?

Insistant : ça se gomme ?

Non coupable: mais c’est le papier, il absorbe mal !

(Variante : mais c’est le papier, il absorbe trop ! )

Question/réponses :

le peintre : mais pourquoi voulez-vous effacer toutes les lignes de construction ?

L’élève : il y en a trop, je vais me perdre, dans toutes ces lignes !

Le peintre : pourquoi effaces-tu le crayon sous ton aquarelle ?

L’élève : ben sinon, ça va pas être joli !

Le peintre : quelle est la couleur de cette ombre ?

l’élève : hmm… foncée

- Non, la couleur !

- Ah! Grise

- Non, non ! La couleur, la teinte, quoi, le coloris !

- Ah ! Oui, gris foncé.