La première fois que mon regard s’est posé sur la photo de l’affiche de l’exposition de Willy Ronis au Musée de la Monnaie de Paris (avec le Jeu de Paume), j’ai été immédiatement saisie par la pose du sujet, si semblable dans l’approche aux différentes « femmes à la toilette » de Degas.
Hilaire Germaine Edgar de GAS dit Edgar DEGAS 1834-1917 - "Femme nue s'essuyant le pied" - Pastel sur carton 54 cm x 52 cm - Peint en 1885-1886 - Localisation: Paris, musée d'Orsay
Edgar Degas Le tub 1886 Pastel sur carton H. 0,60 ; L. 0,83 m © photo RMN, musée d'Orsay
J’ai ainsi eu envie de découvrir cet « œil » si acéré et si éclectique. Ses sujets, divers et variés par nature, se mélangent avec simplicité dans l’accrochage : des « nus alanguis » dans des scènes d’intérieurs d’une intimité pure.. aux « scènes de la vie ouvrière » (la chaîne des machines produisant les automobiles de l’époque par exemple).. en passant par des contrées multiples : New York, Prague, Paris, etc.
Un vagabondage plaisant et sans équivoque.
Bref, comme tout photographe qui se respecte, l’insatiabilité de la curiosité est de mise.. Le tirage argentique en « noir et blanc » conserve toutes ses lettres de noblesse..
Il est l’un des représentants les plus éminents de ce que l’on a appelé par la suite la photographie humaniste, courant photographique international ayant réuni des photographes ayant en commun un intérêt pour l’être humain dans sa vie quotidienne. Ce courant a connu un grand essor entre 1930 et 1960.
Photographe français (malgré la consonance de son nom), Willy Ronis après avoir désiré faire de la musique (baigné dans un univers mélomane par ses parents et surtout sa mère pianiste juive lituanienne), se consacre ensuite à la photo de reportage. Il suit ainsi les traces de son père qui, après un emploi de retoucheur en photographie dans un studio réputé « pour effacer les rides des dames », avait ouvert son propre studio sous le pseudonyme de Roness.
D’après Wikipédia, « Avec la montée du Front populaire, les mêmes idéaux rapprochent Ronis de Robert Capa et de David « Chim » Seymour, photographes déjà célèbres. Il a également l’occasion de connaître Kertesz, Brassaï et Cartier-Bresson. Mais, par rapport à la vision de ses pairs, Willy Ronis développe une véritable originalité, marquée par l’attention portée à « l’harmonie chorale des mouvements de foule et à la joie des fêtes populaires ».
Grève chez Citroën, Rose Zehner, 1938
Après la Seconde Guerre mondiale, il entre à l’agence Rapho et collabore à Regards, Time ou Life. Willy Ronis, avec Robert Doisneau et Édouard Boubat, est considéré comme « l’un des photographes majeurs de cette école française de l’après-guerre qui a su concilier avec talent les valeurs humanistes et les exigences esthétiques du réalisme poétique ».
Disparu le 11 septembre 2009, cette rétrospective lui rend un très bel hommage !
Bibliographie à ne pas manquer : Belleville-Ménilmontant, Sur le fil du hasard et Mon Paris sont parmi les livres importants qu’il a publiés.
Informations sur le site La Monnaie de Paris
Musée
La Monnaie de Paris et le Jeu de Paume présentent
WILLY RONIS: Une poétique de l’engagement
Jusqu’au 22 août 2010.
Ouvert du mardi au dimanche – 11h/19h.
Nocturne le jeudi jusqu’à 21h30.
Fermé le lundi et le 1er mai.