Roman - 250 pages
Editions de l'Olivier - janvier 2009
Un garçon, une petite fille et leur père, trois êtres qui souffrent à leur façon de la disparition soudaine d'une femme. En abandonnant son mari et ses enfants, elle laisse une famille fragile, un père au bord du burn-out, de la rupture. Pas simple pour lui de garder l'équilibre du quotidien et l'espoir pour des jours meilleurs. Il décide de partir avec ses enfants pour la région de Saint-Malo, la région de son enfance où il pourra retrouver un boulot stable et d'anciennes connaissances. Retrouver une nouvelle maison, une nouvelle école pour les enfants, un nouvel environnement vivifiant, qui souffle pourtant encore des vents contraires...Un homme qui se dépêtre des affres de sa vie. Un homme qui trébuche souvent, succombe parfois à l'alcool, à l'abattement et à l'emportement. Mais un homme qui aime par dessus tout ses deux enfants ,conscient qu'il est leur principal pilier, conscient aussi qu'ils sont sa raison et sa joie de vivre. C'est cet homme qu'Olivier Adam nous décrit avec son formidable savoir-écrire et cette atmosphère douloureuse particulière.
Extrait :"Sur la plage, le vent soufflait net et franc, sans discontinuer ni faiblir. Les rares promeneurs se penchaient en avant pour progresser, il n'y avait guère que les chiens pour s'ébrouer là-dedans comme si de rien n'était. Ici et là, des paquets d'algues noires couvraient le sable, la mer les avait abandonnés en se retirant, maintenant elle peinait à seulement encercler les forts au large. j'ai jeté un oeil vers l'ouest, au bout de la plage la vieille ville n'allait pas tarder à s'embraser : le soleil rasait déjà les flots et le ciel commençait à rosir."Autour de cette petite famille, Olivier Adam a laissé des souvenirs entêtants de la femme disparue - pas nécessairement morte -, mais également un décor géographique qui en impose, une région malouine plus attachante, plus intimidante et mouvante que jamais. Le vent s'immisce dans la lecture comme un personnage incontournable. Et j'aime beaucoup retrouver cette sensation, comme j'avais aimé ressentir les embruns avec Les déferlantes de Claudie Gallay. Dans Les vents contraires, Olivier Adam mêle avec naturel un quotidien terre-à-terre, sombre, - le boulot de moniteur d'auto-école peu motivé, les horaires de l'école - à des évènements dans l'entourage, - une enquête de police sur la disparition d'un enfant enlevé par son père qui n'en a pas la garde, des rencontres.... et puis la poésie mélancolique qui se dégage des longues descriptions, magnifiques. Quel talent..
"Avis chagrin" selon Clarabel - Chez Clarabel (2)
"Proche de ses vies écorchées" selon Alain - La mer pour horizon