Fils de pute, va te faire enculer… Tant d’aphorismes de haute volée ont été prononcés par les Bleus qu’on s’y perd. Retour sur ces éclairs d’intelligence.
Le plus clair : « Va te faire enculer, sale fils de pute. » Nicolas Anelka
Cette phrase a été prononcée à la mi-temps du match France-Mexique par Nicolas Anelka, l’une des têtes de file du courant déstructuraliste-blingbling. Comment en pas être saisi par sa franchise ? Elle concrétise tout ce que l’équipe de France n’a pas réussi : aller droit au but.
Le plus fourbe : « Qu’il crève! » Patrick Vieira
D’après Jean-Michel Larqué sur les ondes de RMC, c’est ce qu’aurait lâché Patrick Vieira, à la suite du match France-Mexique, interrogé par des journalistes. De qui parlait-il ? De l’inénarrable Raymond, bien sûr, décidément au centre de toutes les insultes, plaque tournante de ce brillant brainstorming.
Le plus provocateur : « Arrache-toi de là. » Franck Ribéry
D’après le Journal du dimanche du 20 juin, c’est ce qu’aurait lancé le célèbre milieu offensif à son sélectionneur, alors que celui-ci cherchait à lui serrer la main à la sortie du vestiaire, en septembre 2009. Il est vrai que Ribéry avait débuté deux matches sur le banc… Sur le terrain, contre l’Uruguay et le Mexique par exemple, on a pu voir à quel point Ribéry s’arrachait, lui, pour ses couleurs.
Le plus maîtrisé : « Je préfère ne pas parler, sinon je vais me lâcher… » Hugo Lloris
On reconnaît bien là le taiseux Lloris, qui n’en dit point, mais n’en pense pas moins. Vivement l’interview-vérité du grand, dans quelques mois, quand on pourra à nouveau parler « d’équipe » de France. A priori, y a du lourd…
La plus laconique : Un bras d’honneur. William Gallas
Pour montrer sa désapprobation, à-t-on toujours besoin de mots ? William Gallas, chef de file des néo-héraclitéens, a su nous montrer que non. Que lui avait fait David Astorga, journaliste à TF1, pour mériter telle sanction ? Il lui avait demandé son avis, en tant que relais du public français, sur la performance des Bleus. Allait-il lui répondre, comme l’aurait fait un Anelka, « Je vous encule, bande de fils de pute » ? Trop ému pour ça, Gallas a préférer faire dans le mime.
Le plus politique : « Il y a un traître parmis nous. » Patrice Evra
En bon mauvais capitaine, Evra meurt avec son navire, en faisant tout pour accélérer le naufrage. Il y avait une brèche avec l’affaire Anelka, elle a été vite élargie par son taulier. Il ne leur reste plus qu’à lyncher Yoann Gourcuff, le traître premier de la classe, qui, à coup sûr, ne s’élèvera jamais assez haut pour figurer dans ce classement.
Le plus collégien : « Gourcuff, c’est la nouvelle star. » Thierry Henry
Henry surnommait-il Gourcuff ainsi, avec le sourire ? Ou était-ce une des ces blagues humiliantes, qui nous rappellent les pires heures du collège ? En tout cas, L’Équipe rapporte ce trait d’humour de l’ancien capitaine des Bleus. Henry, après la coupe du monde, ira jouer aux Etats-Unis. Un refuge bien douillet pour les « anciennes stars ».
Le plus classe : « Domenech n’est pas un entraîneur. » Zinédine Zidane
Zidane, le geste juste, le mot juste. Pas de chichi, comme dans son jeu. Quoique. Jérôme Rothen avait raconté dans son livre que Zizou lui avait asséné un « Fils de pute » tout anelkien, lors d’un match de ligue des champions. A la suite de cet aveu, il s’était fait fumer, car il ne faut pas écorner le mythe : Zidane est gentil, mari et père parfait, fidèle, généreux, point barre, tout le monde le sait. D’ailleurs, avec cette phrase, Zidane ne risque rien, tout le monde déteste Domenech.
N.B : En raison de l’actualité de plus en plus irréelle entourant notre équipe de France, ce classement est suceptible d’évoluer à toutes heures du jour et de la nuit.
Crédit photo : Celine Aussourd / Flickr