A l'occasion des 400 ans de la mort du Caravage, une exposition exceptionnelle a rassemblé à Rome aux Ecuries du Quirinal vingt-quatre de ses œuvres et je crois que je suis encore sous le choc !
Et dès ses œuvres de jeunesse, on sent une maîtrise impressionnante. Ainsi dans "Le Garçon à la corbeille de fruits", peint en 1593-1594, "la description des nombreux fruits, les qualités transparentes ou veloutées de leur surface, de leur consistance, des différents accidents dans les feuilles est sans précédent" (1). Une virtuosité a l'égal des natures mortes hollandaises que l'on va admirer par la suite.
Mais il y a déjà plus encore, il y a la présence de ce jeune garçon mis en valeur par l'éclairage (la lumière qui provient de l'extérieur du tableau éclaire son épaule droite) et dont l'attitude languide ne peut que retenir notre attention avec ses yeux dans le vague et ses lèvres entrouvertes.
A remarquer ici l'habileté dans le rendu des étoffes et des drapés et déjà la présence de ce drapé rouge théâtral que l'on va par la suite retrouver très fréquemment dans les œuvres du Caravage (l'exemple le plus abouti en étant peut être dans la toile "La mort de la Vierge").
A suivre ...
(1) Le Caravage, Giorgio Bonsanti
(2) Une présentation de l'exposition sur Arte, ici