L’Union des collectionneurs privés bulgares, fondée en 2010, crée l’événement par une exposition exceptionnelle à la Galerie nationale d’art étranger à Sofia qui présente des toiles inconnues de maîtres bulgares et d’autres objets historiques intéressants.
L’événeme
Les 32 collectionneurs présents n’ont pas l’allure de magnats de la finance internationale, j’y ai vu des noms de peintres comme Svetlin Rusev et d’autres artistes. Cette exposition met en lumière l’apport incontestable de l’individu attentif et sensible à l’art qui lui est contemporain, prêt à soutenir la création et les artistes, même si leurs oeuvres sont parfois atypiques pour l’époque.
Parmi le
L’importance de cette exposition est toute particulière car elle s’inscrit dans le contexte de la réforme législative majeure concernant les valeurs culturelles en Bulgarie ( loi sur l’héritage culturel JO n°19 du 13.03.2009) et qui réglemente, entre autres, le droit de détenir des oeuvres d’art et leur commerce.
En fin septembre dernier, la Cour Constitutionnelle bulgare a approuvé , dans une large mesure, cette loi controversée qui légalise, sous certaines conditions ( texte de la décision en bulgare ), la “detention” privée d’oeuvres d’art et de trésors archéologiques. Le Médiateur de la République, à l’origine de ce recours, avait considéré que la nouvelle loi viole le droit de propriété privée car elle soumet le commerce d’objets de valeur culturelle à une procédure d’enregistrement complexe par les autorités d’Etat. Si au cours de l’enregistrement, l’Etat estime que les biens peuvent être considérés comme faisant partie de l’héritage culturel, alors un régime de commerce encore plus restrictif s’applique. Par ailleurs des sanctions pénales sont en jeu. L’action du Médiateur était soutenue par de nombreux intellectuels qui dénoncent les restrictions du marché d’art.
Les personnes qui possèdent des oeuvres d’art avaient jusqu’au 31 octobre 2009 pour les déclarer, ce qui a conduit à l’enregistrement de 150 personnes. Il serait très intéressant de suivre la mise en oeuvre de la loi par les juridictions nationales ainsi que d’ eventuels examens de compatibilité auprès de la Cour des droits de l’homme à Strasbourg.