C'est Pascale David, ancienne journaliste de Témoignages, qui a quitté le journal du PCR en 2008 suite à la grève de la rédaction qui a marqué l'histoire d'un titre censé défendre les travailleurs, qui a lancé, avec d'autres, ce nouveau titre sur le web péi. Un site de débats ouvertement à gauche, dans la lignée de... Témoignages. Mais du Témoignages d'avant, celui qu'on aimait bien, malgré ses allures de Pravda, sa mauvaise foi, et ses partis pris.
Libérasyon est donc le dernier arrivé sur la toile péi, dans la catégorie site contributif et de débats. On ne va pas ergoter sur le design, un peu trop flashy à notre goût, ni sur le manque de contributions : le média est tout jeune. Pour le contenu, on laisse juges nos lecteurs. Et on laisse parler les fondateurs de ce Libé local : "Liberasyon.re est un site associatif pour encourager et consolider la pratique du débat public sur des thèmes politiques, culturels ou sociaux et encourager toutes pratiques culturelles et civiques de refus de l’illettrisme et de toutes les formes de dépendances tramées par la grande pauvreté. L’association Les deux mondes (Le Port) en est à l’origine." (...)
"Liberasyon.re renvoie aussi l’écho de luttes syndicales plus anciennes. Libération fut le premier quotidien cégétiste de La Réunion, fondé à la veille de la Seconde Guerre mondiale. Dans une série d’articles retraçant l’histoire des luttes syndicales dans l’île, Eugène Rousse rappelle que cette publication – dont le premier numéro paraît le 8 août 1938 – fut imprimée sur une presse que Raymond Vergès avait rapportée de Paris – où il embaucha aussi un dessinateur-typographe du nom de Wolkoff, un réfugié allemand qui débarqua à La Réunion le 19 juillet de cette même année. La parution de Libération fut stoppée net par la guerre, mais la presse servit quelques années plus tard à l’impression du journal Témoignages, fondé par Raymond Vergès le 5 mai 1944".
Bon, le ton est donné. Gageons que Libérasyon n'aura aucun mal à faire mieux que le Témoignages actuel, qui plafonne toujours à 3000 exemplaires, malgré sa nouvelle formule annoncée, en couleurs.
Frenchy