Ce soir, comme j’imagine pas mal d’indécrottables admirateurs, je vais assister au concert de Bob Dylan à la Halle Tony Garnier. Pourtant mon dernier souvenir « Dylanien » remontre à quelques années, plus particulièrement à Saint-Etienne, et ce soir-là, à la sortie du show pitoyable du Zimmerman je m’étais promis de ne jamais me faire avoir une nouvelle fois. Appuyé sur son clavier, comme d’autres à un déambulateur, plaquant des accords dispensables tant le groupe de requins mobilisé pour l’occasion faisait très bien l’affaire, Dylan, Stetson sur le crâne et de profil, imposait une soupe recuite à un public bon enfant. Je connaissais bien entendu la théorie des Dylanologues les plus avertis répétant qu’un seul concert sur quatre du génie de Duluth méritait le détour. Pas de bol à Saint-Etienne ce soir-là on avait droit à l’un des trois concerts les plus minables et chacun devait bien s’en contenter. Pour tout vous dire les trois ou quatre derniers albums de Dylan conviennent parfaitement à mon oreille et à la différence de pas mal de fans de la première heure, je m’intéresse au travail d’un homme qui, bien qu’avançant en âge, poursuit avec une musique de plus en plus roots un authentique cheminement. Le concert lyonnais de ce soir sera-t-il l’un des quatre dignes de rester dans nos esprits ou bien un énième fatras désobligeant à l’égard du public, même Dieu ne le sait point et Dylan encore moins.
Lyon, le 20 juin 2010.