Cette rubrique suit l’actualité
éditoriale et présente les derniers ouvrages reçus par Poezibao. Il ne s’agit
pas de fiches de lecture ou de notes critiques et les présentations font
souvent appel aux informations fournies par les éditeurs.
°Jack Kerouac, Sur la Route,
Gallimard
°Robert Creeley, Là, poèmes 1968-1975,
éditions Héros-lmige
°Carlo Bordini, danger / pericolo,
Alidades
°Jean Daive, Insincère, très, Eric
Pesty éditeur
°Christiane Veschambre, Passagères,
Le Préau des collines
°Henri Droguet, Boucans, Wigwam
°Joseph Mouton, Hannibal tragique,
suivi de Hannibal domestique, Les
Petits Matins
°Claude Ber, Le Livre, la table, la lampe,
éditions Le Grand Incendie
°Claude Dourguin, Chemins et routes,
Isolato
°Gérard Bocholier, Abîmes cachés, L’Arrière-pays
Notices détaillées de chacun de ces ouvrages en cliquant sur « lire la
suite de... »
•Jack Kerouac
Sur la route, le rouleau original
Édition établie par Howard Cunnell, préfaces de Howard Cunnell, Penny
Vlagopoulos, George Mouratidis et Joshua Kupetz, traduit de l’anglais
(Etats-Unis) par Josée Kamoun
Gallimard, 2010
24 €
Sur cet important évènement éditorial, Poezibao
propose de lire la
belle note de lecture de Didier Jacob sur le site BiblioObs, qui propose
une photo du fameux rouleau et donne accès à des extraits.
« Quand tout le monde sera mort, a écrit Ginsberg, le roman sera publié
dans toute sa folie ». Dont acte (Dos du livre)
•Robert Creeley
Là, poèmes 1968-1975
Traduction Martin Richet
Éditions Héros Limite, 2010
20 € - sur le site
de l’éditeur
En prélude à l’entrée de Robert Creeley dans la base de données et l’anthologie
permanente de Poezibao, quelques
citations extraites du site de l’éditeur :
«Ce n’est pas ce que dit un poète qui compte comme œuvre d’art, a un jour écrit
William Carlos Williams, c’est ″ce qu’il fait, avec une telle intensité de
perception que son œuvre vit d’un mouvement intrinsèque qui témoigne de son
authenticité″. Je ne connais pas de poète contemporain doté d’une telle
sensibilité au moment de fabrication (et, en poésie, faire signifie aussi
décomposer) ; chez Robert Creeley, chaque ligne est soigneusement affûtée.»
Susan Howe
«Jamais je n’ai rencontré sens plus subtil de la mesure, excepté dans les
poèmes d’Ezra Pound.»
William Carlos Williams
«Robert Creeley a créé un noble corpus de poésie qui prolonge les œuvres de ses
prédécesseurs Pound, Williams, Zukofsky et Olson, fournissant comme eux à ses
successeurs une méthode d’exploration de notre nouvelle conscience poétique
américaine.»
Allen Ginsberg
•Carlo Bordini
danger / pericolo
Traduit de l’italien par Olivier Favier
Édition bilingue
Éditions Alidades, 2010
7 €
« C’est comme un verre il s’est
brisée ne moi, tranquillement
c’est une perte
irréparable ; » (p. 27)
Olivier Favier donne ici un second volume de la poésie de Carlo Bordini. Voir ici
le compte
rendu d’une soirée Traduction organisée par Poezibao et où le poète était présent, avec son traducteur.
•Jean Daive
Insincère, très
Eric Pesty, éditeur
9 €
« Il n’y a pas de Gainsborough
dans la maison familiale
et mon père ne joue pas Frédéric
Chopin –
Il lit les partitions.
Sonates déchiffrées
mentales
dans un silence d’étude.
Révolutionnaire est le mot. »
•Christiane Veschambre
Passagères
Le Préau des Collines, 2010
12 € - site de l’éditeur
« Lorsqu’on est chassé de ce qui nous tenait lieu de lieu - d’un amour, du
regard sur nous d’un amour qui nous fait croire à notre cohérence - on devient
passagère. Passagère des jours et des nuits dont la succession n’est plus sûre,
passagère des lieux, démultipliés par l’errance, que l’on traverse. Et traversé
aussi par les voix passagères engouffrées dans notre être poreux. Écrire alors
c’est tenter de redonner lieu, durée et forme à cette âme dépecée au moment
même où il n’y a plus ni récit, ni sol, ni architecture possibles. Expérience
finalement passagère pour celle qui, un jour, accepte de s’arrêter devant le
pesant et immobile animal, son "bœuf", dont elle se découvre l’hôte.
Et pour "sentir dans la paume des deux mains jointes le poids de ce qui
vient de se vivre". (dos du livre)
•Henri Droguet
Boucans
Wigwam, 2010
5 € - sur le site
de l’éditeur
Ce livre est le dernier à paraître dans la collection rouge Wigwam, créée par
Jacques Josse ; c’est le quatre
vingt unième de cette série de plaquettes de 16 pages, imprimées en typographie
et comportant en 4ème de couverture un fragment manuscrit de l’auteur.
Poezibao proposera très prochainement
une note de lecture de ce livre par Bruno Fern.
•Joseph Mouton
Hannibal tragique, suivi de Hannibal domestique
coll. Les Grands soirs, Éditions Les Petits Matins, 2010
15 €
« J'avais depuis longtemps l'obsession des histoires et je me suis mis,
assez spontanément, en fait, à raconter une histoire de scénaristes embauchés
par la Mouton-Goldwyn-Meyer, pour voir les choses vraiment à travers les
lunettes de Hollywood, si tu vois ce que je veux dire... _ Ouais ! je vois. _
Et en même temps, comme je flippais un max et que ça m'empêchait d'avancer, je
continuais à raconter mes moments de creux, ça fait pas une histoire, tu vois ?
_ Ouais, je vois, je crois que je vois. _ Alors, je m'accrochais aux détails
les plus durs, limites sordides, et je voulais... _ Pourquoi ça s'appelle Hannibal
tragicomique ? _ Non, c'est pas ça, le titre. Mais Hannibal ça m'est venu
quand il a fallu que je change mon titre, justement... quand ils m'ont demandé
de plus mettre Delenda Ouest. Je me
suis dit "Carthago" : "Carthago, c'est quand même la patrie
d'Hannibal, non ?".
Joseph Mouton est né en 1954, ancien élève de l’ENS, il enseigne l’esthétique à
la Villa Arson à Nice. (Dos du livre)
•Claude Ber
Le Livre, La table, la lampe
coll. Les petites anthracites, Éditions le Grand Incendie, 2010
10 €
« le nu à même les mots
faisant histoire du poème et poème de l’histoire »
Les dédicataires du livre sont le Commandant de compagnie FFI, René Issaurat,
qui n’est autre que le père de Claude Bert et René Char. Lire un extrait et une courte
présentation chez remue.net
•Claude Dourguin
Chemins et rouges
Éditions Isolato, 2010 (fiche des éditions sur le
site du Marché de la poésie)
20 €
« Ainsi un ″livre des chemins″ qui évoquerait, recenserait sans du tout
faire œuvre savante, les figures diverses des chemins, leurs histoires, leurs
particularités géographiques. Ou bien un traité exact et poétique, recueil des
singularités des reliefs et des terres, provinces et leurs façon de dire″,
entre promenades et souvenirs, en susciter les pages.
Comme tout chemin, toute route est invite au parcours, sollicitation intérieure
impérieuse de ″là-bas″, et, repris par la voix intérieure qui intime d’y
souscrire sans réserve appel au départ autant que don d’ici – terres, villes,
paysages – nous voici requis. Itinéraires et vagabondages, moments et songes,
bien des manières d’aller par monts et par vaux, sont inséparables du grand
imaginaire des routes – ceux qui les empruntèrent et y trouvèrent nourriture,
inconnus ou figures compagnes, Nietzsche, Stifter, Brahms, Dürer, tant d’autres,
écrivains, peintre qui en fixèrent le rêve ; cartes et techniques et l’Histoire
qui les a façonnées, bouleversées, peuplées » (Dos du livre, extrait)
•Gérard Bocholier
Abîmes cachés
L’Arrière-Pays, 2010
11 €
« On est de son enfance comme d’une prison. Ma prison fut acceptée, épousée,
volontaire. Elle avait des coteaux pour murailles, des vignes, des jardins pour
couloirs et pour cellules. Peu m’importaient ses petites dimensions. Pour moi
elles étaient immenses et ce qui se passait au soleil du printemps et sous les
ors de l’automne, dans un coin du jardin, remplissait mes sens, tout mon espace
intérieur. J’ai aimé les cortèges de vent dans le haut tilleul contre la maison
et dans les frênes du talus. De terrasse en terrasse, je pouvais m’élever jusqu’au
sommet du puy. De là, j’embrassais la chaîne des volcans, la plaine avec ses
vagues dorées, les petites ondes rougeâtres des toits, les pentes où les rangs
de vignes s’alignaient, aussi propres et beaux que des allées. J’aspirais les
souffles, les lueurs, les senteurs. Je ne souhaitais pas d’autres vues, d’autres
horizons. Je comprenais obscurément qu’un cercle de feuillage peut renfermer
tout un monde, abriter une réserve d’émerveillements. Ce n’était pas des
instants de pensée, mais chaque jour la rencontre d’une présence inconnue et
sacrée » (Dos du livre)