Jours tranquilles à Clichy: réflexions...

Publié le 20 juin 2010 par Orlandoderudder

Quiet days.

PP le Moqueur, voir son blog épatant, nous fait ramentevoir Quiet days in Clichy.  Alors là, tendresse et souvenir... Ce film, comme le livre dont il est tiré nous apporte une poésie subtile et robuste avec l'air de rien, tranquille et évidente. C'est de la vie en vrai et le fait d'avoir fait se dérouler l'action à l'époque contemporaine du film et non à celle du livre donne une puissance certaine au tout: quelque chose d'intemporel malgré les images montrant un Paris daté. Quel filmmerveilleux!quele poésie! Quel amour!

Perdre sa vie à la gagner.

Et la vraie vie. Au temps où l'on suivait ses désirs avec une joie tranquille. Eh oui, ça parle de ceux qui ne veulemt  as s'engager dans une travail, une carrière... Mais, le cas échéant, dans un destin. On ne travaille pas, non... on fait des "petits boulots" par nécessité, mais on n'etpas de ce monde et l'on ne veut pas se mutiler au boulot. Perdre sa vie à la gagner. 68, la réaction des syndicats nous avaient bien montré quel gâchis ça peut être!

Ne rien faire d'autre que vivre!

La situation avait changé depuis Miller lui-même. Car ce film me renvoie à du vécu à moi. Et à d'autres! A l'époque du film, on était gourmands de savoir. On allait à la fac, pasionné par l'histoire, les langues, l'économie ou la physique, sans prendre la peine de vraiment passer des diplômes. Pourquoi daigner? Ca arrivait pârfois mais tant et tant se retrouvaient, après des années d'étude joyeuse , sans aucun parchemin.  Mais pourvus de connaissances éparses, diverses dont l'amoncellement aurait équivalu à quatre ou cinq licences. Certains les passaient et devinrent surdiplômés... Tout en étant livreur, garçon de café, déménageurs, caissière etc...  D'autes entrèrent dans le rang, devinrent profs... Mais avec la lumière tranquille de ceux qui, au départ, ne voulaient rien faire d'autre que vivre.  Moi, par exemple. Sauf que j'ai très peu travaillé!

Filles libres.

On connaissait des filles libres, on vivait cette liberté. On couchait avec l'une, l'autre ou les deux. Plus si affinités. Certaines continuèrent à zoner, d'autres devinrent des "quelqCRime de haute trahison pour des talents gâchés! D'autres, brillantissimes épousèrent des cons qui firent carrière alors qu'elles restaient dans l'ombre. D'autres enfin suivirent leur voie et nous les retrouvons à très haut niveau, vieillies, certes, mais radieuses ou complètement con: c'est selon.

L'artisse.

Mais voilà: il y avait d'autres filles. Les bourgeoisinettes béates que leurs paretns font chier. Poétisantes et révoltées contre Maman-Papa, elles trouvaient ça sympa, l'artiste, le zoneur, celui qui vit "bohème" et a une gueule plus sympa qu'un repas de famille. Alors voilà, ça plaît, on s'en va, on mène une vie vraie, non sans inquiétude, ça emmerde les parents, on se croit aimante, ça fait la rue Michel, on se paye une révolte rebellounnette sans cause et voilà! Sans le savoir, on devient prédatrice...Sans le savoir non plus, on n'agit que par rapport à ses paretns: l'autre, l'artisse,  n'est qu'un instrument  de la révolte ordinaire. Mais on croit l'aimer! Ca fait vibrer mahousse!

Dans le rang!

Et puis le bourgeoisisme revient. On trouve untravail, on finit ses études. On a un salaire. L'autre, là, l'artisse non.Il vivote, s'en fout;alors on le tanne pur qu'il passe un concours administratif, on veut le faire "rentrer dans le rang".I%l y consent parfois et la vie devint moche. On achète à crédit. Et le captif assiste au repas d'une famille dont il ne fera heureusement jamais vraiment partie. Ou alors, ça pète!  Rupture farouche et laissage de plumes. La femme devenue "bonne femme" méprise et l'autre s'en fout: il s'est fait avoir par la société dont l' "autre" est le représentant, flic et curé. Bien sûr, elle aura pris soin de faire un ou deux mômes, souvent "dans le dos"...

Ordinaire.

Une paternité imposée, ça attache, ça emprisonne  et ça féconde la vie moche en augmentant le malheur: enfant devenant forcément malheureux vu la circonstance, compagnon malheureux  aussi et grande jouissance de type catho (même si l'on vient d'une autre moisissure mentale) de son propre malheur. bravo! Sauf que par convenance personnelle on a nui à tous et particulièrement aux gamins! C'est ordinaire et dégueulasse!

Second plan.

J'en connais des tas, moi, des malheureux pris au piège. Je le fus moi-même et j'ai passé les diplômes après des concours administratifs, bien soulis au besoin de sécurité abject de Madame. J'ai accepté les réveillons baveux de suffisance à champagne péteux d'une belle famille catho dont la médiocrité avait fait fuir la fille avant qu'elle n'y revienne... J'ai travaillé, certes, mais peu, toujours sans m'engager et je n'ai pas voulu faire carrière de prof après mon doctorat...j'ai un peu postulé, mais le coeur n'y était pas. Je voulais vivre vrai, tranquille comme à Clichy. Et puis un de mes livres a paru, a eu du succès. Alors la jalousie de l'épouse, qui ne dominait plus est devenue farouche. Elle n'était plus la "femme bien" , executive woman, avec un  mari bohème, sympathique, certes, mais pas sérieux! Elle passait au second plan! Ca fait très mal!

Maritorne.

Par chance, un peu de célébrité, Apostrophe, tout ça, ça séduit d'autresersonnes. Fidèle? Lavait-elle mérité? Tiens donc: on cfait des scèes, on impose ses parents, on veut rendre esclave et devenir planplan? Taïaut!  L'épouse qui est mochassement acariâtre on "bobonne", comme ses parents, vieux couple à détestation méprisante réciproque à la vie ratée, l'épouse, dis-je, découvre que la sécurité de l'emploi ne donne pas la sécurité affective au contraire! On vit ensemble un quotidien pénible... Cette sécurité  tue souvent l'amour. Enfin, ce qu'ils appellent comme ça: ce sentiment abject qui fait retailler l'autre à sa propre mesure. Alors, ce dernier devenu premier préfère tout bonnement une jolie femme qui le complimente, et qui lui saute au paf en roucoulant nanan, qu'une maritorne grossissante et s'amochissant  qui l'injurie, le traite avec mépris et qu'on baise en silence comme au nom de la loi en fonctionnaire du lit conjugal et laïque! Obligatoire, même.

On te l'avait bien dit!

Ca se sait, ça scandalise et ça rassure les parents "on te l'avait bien dit que c'est un sale type. Mais tu n'en fais qu'à ta tête...déjà, toute petiote..."! Sauf que ses parents-là, on les a supportés. Au lieu de leur écraser la gueule à grands coups de tatanes au moindre mot désobligeant! On a supporté leur mépris, au lieu de leur bugner la frite en poussant des cris rauques de bête féroce et rigolarde éventrant la nullité autosatisfaite de sous-pouacres badplaf!

Je m'en suis tiré.Je ne sais pas comment. Pour trouver certes pire: la même en plus glauque. Mais je suis parti, là aussi. Ce passage dans la vie merdique m'aura beucoup appris. Mais j'ai préféré revenir au point de départ;certes, je me suis fait avoir.... Mais y en a qui croient en dieu, j'ai tout de même de la chance!  en plus, vu mes diplômes, on me prend parfois au sérieux

Les épais, les piètres et les ignares...

Oui, je suis universtaire et j'ai le respect du savoir... C'est politesse envers le monde!  faut dire que, vu les nuls que j'ai dû fréquenter... L'inculture petite-bourgeoise est une violence à tous! Alors je ne passe pas tout à fait come un va-nu-pied! Sauf qu'on n'aime pas les "intellos", ben voyons, chez les épais, les piètres et les ignares...

D'autres se font avoir.

On me croit prof, Mais je suis un glandeurcomplet, celui qui mange de l'amour, de la poésie, de la musique parce qu'il a faim. Mais je sais, hélas, que d'autres se font voir par la prédation de la bourgeoisinette admirative au début, méchante et hargneuse à la fin. D'autres se croient aussi aimés alors qu'il ne son là que pour montrer aux prarents que leur fifille fait ce qu'elel veut. Avec un peu de chance, la rupture se fait t la fille limitée épousera plutôt un type de son milieu approuvé des parents.  Et foutra la paix à celui qu'elle est venue déranger pour s'en servir. En lui volant sa vie pour se donner l'illusion d'avoir un peu vécu.

La vache et le prisonnier.

A la fin du ménage, certains  de nos amis, qui prirent des distances,  nous surnommaient "la vache et le prisonnier"... je ne l'ai su qu'après! Comme je n'ai su qu'après qu'elle déplaisait souvent! Autrement j'aurais été féroce! Peut-être même comme ce non-fumeur qui, voyant quelqu'un sortir un paquer de cigarette et découvrant qu'il porte la mention "fumer nuit à votre entourage", décide avec jubilation de devenir fumeur? Mords-y l'oeil, croque z-y le foie!

L'autre, là...

Quant à l'autre, là... elle vit nécessairement  pe malgré un bon salaire, avec sa carrière qui se termine.Elle y a été médiocre et en a pris plein la gueule parce que, justement, l'effort d'accession sociale n'a pas payé par manque d'être. Ce n'est pas le malheur, on est bien replet. "On n'a pas toujours ce qu'on veut dans la vie"..surtout quand on n'a guère de vouloir et quela révolte conformiste  de la jeunesse passée est loin: on s'est payé un artisse, on en est revenue... J'éprouve du vrai plaisir devant ce beau ratage, si moral, si satisfaisat, si légitime, si mérité! Bien fait, na! fallait pas! Et je me marre, condescendant! Elle  se fait chier trantran. Petite vie bien tranquille. Mais pas comme à Clichy. 

Envoi: Que ma joie demeure! Soyez fiers et cognez fort!