Pensez à l'homme souriant, pas exalté du tout, à l'officier glorieux, calme et droit, au regard franc qui se trouvait là, supervisant l'action de ses subordonnés en train de torturer. Ce n'était pas un brutal à la Ilse Koch, mais un vrai soldat fier et tranquille, sachant parler d'honneur d'une façon péremptoire. Et de lui-même à la troisième personne. Il souriait en disant à celle qu'on torturait, à la femme liée, nue, démantelée, violée, qu'on allait pas la tuer tout de suite. C'était un homme courtois. Il se nommait Marcel Bigeard. Il est mort dans son lit.