Fin de stage
Ce fut le stage le plus étrange que j'ai pu faire...
En fait, chaque stage est différent, chaque stage fonctionne différemment, et c'est ce que j'aime tant au final dans les études de kiné. Ne pas être forcé de passer six mois dans un stage pourri. Ou malheureusement ne pas passer six mois dans un très bon stage. ^^
Celui ci il était bizarre dès mon arrivée.
J'ai été subjuguée par le désert de la végétation dans un endroit pourtant à la bordure de Paris. Aucune habitation, aucune personne, quelques tracteurs, et un hopital en rénovation. Pire cambrousse on ne fait pas. Pourtant, quand on franchit les grilles blanches, on se trouve cerné de lumières filtrant à travers les arbres. Y a des écureuils, des lapins, des bestioles un peu étranges et pleins d'arraignées ( je dis cela uniquement parce que c'est mon nouveau trip ! ).
Tout le monde se connaissait déjà dans l'équipe... Je ne me sentais pas trop à ma place, hors coup. Dans ces cas là, je réagis toujours comme une conne, je baisse la tête, j'observe ce qui se passe, et j'essaye de me fondre dans les murs. En sachant très bien, que je vais forcément me comporter comme une conne à un moment où à un autre.
Déjà les stagiaires allaient vers les kinés qu'ils connaissaient, les patients qu'ils ont déjà vu il y a un an...
Et moi, j'étais là à regarder ce petit monde tourner.
La journée a été lassante. La deuxième, le lendemain, aussi. Je me suis ennuyée. En fait, j'avais pas assez de travail. Je m'ennuyais. Je n'ai pas l'habitude de glander. J'aime fonctionner à cent à l'heure. Parce que dans ces cas là, je suis à fond dans ce que je fais !
Alors que là, j'avais l'impression d'être sur le banc de touche, à regarder le temps filé sans pouvoir l'arrêter.
Ma première semaine a été étrange : et je me sentais pas à ma place mais on s'habitue. On s'habitue a n'avoir pas beaucoup de patients, et de devoir aller vers les autres pour simplement discuté. On bien aller en salle de repos lire quelques trucs sur la kiné.
Honnêtement, j'ai été surprise par certains stagiaires. Un de mon école notamment que j'ai trouvé vraiment bon en tant que kiné. Il mate les patients vraiment bien. Sans que cela se voit... une sorte d'autorité naturelle qui ne transparait jamais d'habitude. Enfin, je veux dire, à l'école. Et avec un patient récalcitrant il le cadre tout de suite. Ca m'a stupéfaite. Et puis, il trouve aisemment des exercices...
D'ailleurs ca a été mon plus gros point faible là bas. Les exercices.
Parce que le public était jeune... J'ai du trouver des tas d'exercices... et je séchais. La première semaine j'ai eu énormément de mal... pas tant une question d'adaptation, que trouver chaque jour des exercices différents. Parce que ce n'est pas une personne âgée, mais un jeune qui a besoin de voir sa réeducation comme un jeu, une distraction et quelque chose qui l'aide. Pas seulement... une corvée.
D'ailleurs, j'ai retrouvé avec plaisir les bons moments d'être kiné.
Ma soeur est infirmière, et j'ai discuté avec bon nombre d'entres elles pendant mes stages. Pour apprendre sur les paramédicaux, ou sur mes patients. Et souvent, les kinés ont le meilleur des patients. Et dans les étages l'ambiance est différente.
Là, on retrouvait cette bivalence.
Nous, on avait le meilleur sur le plateau technique alors qu'en haut, c'était plus tendu, plus dur... parce que les soins, le passé, l'avenir... tout jouait.
Est ce que j'ai éprouvé de la pitié pendant ce stage ?
Je ne crois pas. De la tristesse... beaucoup...
Le premier amputé que j'ai vu de ma vie, je l'ai trouvé beau. C'était y a plus de six mois, il avait 21 ans je crois. Et le premier truc qui m'est venue à l'esprit : c'est qu'il était beau. Etrangement, là encore certains des patients, je ne vois qu'une sorte de beauté, d'aura...
Rarement la réalité.
Mais je me suis sentie gauche plus d'une fois.
Gauche... parce que en un mois de stage je n'arrivais pas à me dire " j'ai 22 ans "... J'avais le même âge que mes patiens, les mêmes problèmes, le même passé.
Ce n'était pas de l'empathie comme j'en éprouve souvent ( c'est ce qui me permet d'écrire aussi bien ! et d'avoir un contact facile ) mais la sensation désagréable d'être... une jeune fille de 16 ans.
Et non, une femme de 22 ans.
Et c'était dur. Dur parce que j'ai pas leur soucis, j'ai jamais tenté de me flinguer, j'ai vu des familles déjà dont les parents se sont flingués, ou des jeunes filles qui voulaient fuguer, se tuer. Je me souviens avoir dit un jour à ma meilleure amie " vas y fais le ! " parce que je parvenais plus à savoir ce qui était le mieux pour elle, tenter de la rassurer, de la faire rires en débitant des conneries, ou de lui faire prendre conscience de ce qu'elle laissait derrière, ou tout simplement accepter l'idée qu'elle puisse partir. A cette époque, le seul gars qui me faisait rire, lui aussi voulait se flinguer. Pas évident d'être adolescente.
Sauf que les gens grandissent, évoluent...
Et moi, je suis restée comme autrefois. C'est une amie qui me l'a dit l'été dernier en me demandant mon âge. J'ai mis dix minutes à chercher. Et quand on parlait de mon enfance, je parlais comme si j'avais encore 16 ans. Parfois, je me dis que je suis cinglée... Et d'autres fois, j'arrive à me dire, que je n'accepte seulement pas de grandir.
A l'époque, je faisais le chemin du lycée, en me disant " je suis une enfant, pas une adulte ! Qu'ils arrêtent ! " Et je tiens le même discours encore aujourd'hui. J'ai seulement oublié que j'ai grandi, que je suis devenue adulte...
Ces jeunes, je ne savais pas les prendre au début.
Après un mois de stage, j'ignore si j'y suis parvenue.
" T'es une bonne kiné toi aussi " m'a dit une des patientes alors que j'observais une autre des stagiaires vraiment douée. Pourtant, je me comportais pas comme une kiné. La cadre nous avait dit " ici, c'est des jeunes, alors on fait la réeducation, mais c'est pas une prison, on reste cool ". Etrangement, c'était dur de ne pas faire A+B = C. Mais de savoir faire A un jour, B le lendemain... et tant pis si on arrive pas à C. Discuter avec le patient aussi...
Etrangement, une des patientes que j'ai aimé est celle qui était la plus chiante. Ne voulant pas faire sa kiné... Mais, j'avais le sentiment d'être une gosse... Alors j'aimais bien être avec elle. Ca m'empêchait pas d'avoir comme objectif de faire de la kiné.
Mais je ne savais pas comment m'y prendre parfois.
Quand elle m'a regardée en me disant " je suis triste " " toujours ". Je n'ai pas su quoi répondre.
Ici, les patients sont psy... on ne connait pas leur histoire, juste leur dossier médical. J'ose pas poser de questions parce que je ne sais pas bien si j'ai le droit de les questionner au risque que cela leur fasse plus de bien que de mal. Alors que répondre à cela ?
C'est devenu un jeu pour elle, elle me cherche avec une phrase, attend que je la questionne, et laisse les choses sans réponse.
Ce stage était étrange parce qu'il te met face à un public de ton âge alors que toi, tu n'es plus une gosse... Et tu dois faire preuve d'inventivité, de maturité, d'autorité et de patience.
C'est bien.
Mais ca te met face aussi à tes démons. Et ca j'ai détesté.
Comme fille je suis plutôt transparente, toutes les émotions que j'éprouve s'affichent clairement sur mon visage, c'est d'ailleurs pour cela que j'étais douée au théatre. Parce que je sais les amplifier, les inventer en invoquant des souvenirs... Comme en écriture, je suis plus à l'aise quand je parle de souvenirs... parce que les émotions sont toujours aussi fortes. Comme à cette époque là.
Mais pour les patients c'est pas évident.
La petite grand mère elle adore cela. Beaucoup de mes patients âgés ( au dessus de 40 ans ) apprécient ce trait de caractère. Cette transparence des sentiments des émotions... Ca me rend humaine à leurs yeux.
Mais quand c'est un jeune. Les émotions c'est une mauvaise chose. Le jeune veut savoir pourquoi tu as tel émotion sur le visage, il décripte tes gestes, ton savoir faire, te juge, te jauge...
Il est plus exigent. Il veut à la fois la déconne et une bonne réeducation.
Et y a les moments du stage où je suis fière de moi. Comme quand le connard de médecin est venu et que j'ai fermé ma gueule même si j'ai eu envie de la frapper très fort ! Parce que j'ai trouvé son comportement inhumain, inadmissible pour un professionnel de santé, que j'ai trouvé cela abjecte de ne pas dire bonjour aux moins que rien que nous sommes, de ne pas écouter mon patient qui souffrait ( qu'il simule ou non ), que ses tests étaient mal réalisés ( je ne suis pas médecin, mais les étirements du nerf sciatique ca ne se fait pas genou plié ! ), fait à la va vite. Comme si elle avait mieux à se faire que de s'occuper d'un ptit voyou. Ouais, elle m'a vraiment énervée... Et en massant ma patiente suivante, je suis parvenue à me calmer... Mais ca couvait toujours. Du coup, la soirée a été explosive. J'étais sur les nerfs, aggressive et vulgaire.
Loin, de la petite fille de bonne famille que je sais jouer à la perfection. Ca fait longtemps aussi que je ne me suis exercée à l'être... Alors forcément, je me comporte en inculte, blonde et conne de surcrois.
C'est devenu un nouveau genre...
Celui de la stagiaire kiné stupide, qui le sait, le revendique.
Ou peut être l'étais je déjà avant, mais avant, j'étais une enfant et on trouvait cela attendrissant... alors que maintenant ca fait " tache ".
Y a aussi eu des mauvais moments personnels pendant ce stage.
La balnéothérapie est un des rares trucs qui permet au kiné d'apprécier amplement les outils à sa disposition pour réeduquer son patient. Parce que l'eau, quand tu es dedans, tu te sens... reposée. Mon dernier stage, j'y allais tous les matins. Pas seulement parce que j'adorais mes petites prothèses de hanche et de genoux, mais ca me rendait de bonne humeur. ^^
Débilement, je me suis battue avec un des kinés pour rires... Sauf que j'ai jamais voulu admettre que j'étais la plus faible. Et ca l'a énervé. Sur le moment, je me suis sentie conne à un point humain. Comme si j'avais fait quelque chose de grave, sans comprendre ce qui s'était passé. Et ca m'a rappelé de mauvais souvenirs.
Alors sous la douche, j'ai vraiment cru que j'allais me mettre à pleurer pour rien, juste parce que j'avais toutes ces émotions qui avaient rien à foutre dans mon travail, qui se mettaient en travers de mon chemin et me rappelait certaines vérités.
Ca avait commencé stupidemment. Une des patientes m'ayant demandée qu'elle était ma plus grosse connerie : j'avais répondu immédiatement " caché mon bulletin scolaire ". Et pendant une semaine, ils s'étaient foutus de ma gueule parce qu'à leurs yeux c'était pas une connerie. J'aurai pu dire que j'avais fumé à l'âge de 10 ou 12 ans, que j'avais fait un bad trip à 16 ans, ou d'autres expériences désastreuses de ce genre, mais en fait, c'était des expériences. Pas réellement des conneries. Pas à mes yeux. Pas à ceux des autres. Parce qu'à part moi, personne en n'a souffert.
Et là, sous la douche, je repensais à mon ptit secret. Qui m'a pas mal bouffée pendant mes préparations de partiels. J'y pense chaque fois que je suis dans un état désastreux, mais je ne parviens jamais ni à l'écrire, ni à l'exprimer. Aller savoir pourquoi.
En fait, si je sais pourquoi, parce que c'est trop dur.
Petite je tenais des journaux intimes, j'écrivais tout... mais le plus important, je n'ai jamais réussi à l'écrire. Et de ce " plus important " il ne reste que les souvenirs déformés et les émotions qu'ils suscitent.
Quand je suis revenue me changer, le kiné m'a demandée si ca allait. J'ai répondu " ca va " parce que j'ai un putain d'égo de merde, et que de toute facon je suis trop orgueilleuse... Et que même si j'avais dit " ca va pas " ca aurait changé quoi ?
Nothing.
Le fait aussi que ce soit mon premier stage où je ne bosse pas le soir en rentrant chez moi. C'était étrange. Toutes les soirées à se coucher à pas d'heures, à discuter, ou à mater des films, jouer à la console, sortir manger un truc, regarder le foot... Etrange.
Du coup, on se dévoile davantage.
Et on regrette parfois certains propos, certaines attitudes...
Le comportement humain est souvent révélateur de la personnalité. Alors la mienne ne doit pas être excellente. ^^
Les gens te posent des questions souvent auquel vous ne savez pas répondre : " vous avez peur de quoi ? " les premières réponses qui te viennent sont " cafards, les hommes, de tout je suis une trouillarde " alors même que la dernière fois que vous avez eu un élan de peur qui vous traverse vous étiez à la balnéothérapie, mais que votre cerveau ayant cessé de fonctionner, vous étiez pas capable de dire " stop, t'as gagné, j'abandonne ". Ou même quand t'as un stagiaire qui se prend à te charrier gentilment, et que tu révèles le pire de toi : l'aggressivité, l'insolence, la méchanceté, la colère...
Alors que d'habitude tu sais mieux te contrôler.
Humainement, dans ce stage, je n'ai pas été au top.
Une vraie gosse en crise d'adolescence incapable de se comporter en adulte. Et qui la ramène un peu trop.
Alors final de stage :
* le foot c'est pas si mal à regarder ! même si ca te vaut de te faire charrier parce que tu comprends rien, ou que tu aurais voulu que Gourcouff soit au dernier match histoire d'avoir matière à mater !
* les jeux de tirs sont vraiment sympas finalement.
* la mixité des milieux desquels nous sommes originaires les différents stagiaires
* apprendre à varier les exercices, inventer des jeux, utiliser le matériel à disposition de manière efficace et inventive
* apprendre à gérer la distance patient-kinésithérapeuthe
* devoir se réfreiner de poser des questions quand certaines vous brûlent les lèvres comme sur une patiente parlant de viol... Et l'envie de savoir si elle a été violée. Elle. Pour en parler comme cela. Sans pouvoir lui demander. Sans savoir à qui demander, s'adresser... Et finalement, savoir si c'est réellement important. Et ne pouvoir dire que des trucs bateaux en la regardant dans les yeux comme " Si la fille dit " non " c'est le gars qui est en tord toujours ! " " la fille n'est pas responsable, si elle n'est pas d'accord "
* avoir les bons mots... ou les bons silences... ou garder une inexpressivité de mise... Qu'est ce que je devais dire à ce gosse quand le chir lui a dit qu'il ne pourrait faire le métier qu'il voulait faire ? Je devais répondre quoi à cela. Alors que j'étais triste pour lui. Triste parce que c'est injuste de priver quelqu'un de ces désirs...
* apprendre que l'avenir est différent quand on en a 12 ! que les valeurs ne sont pas les mêmes ! les centres d'intéret non plus ! A 12 ans, on a une vie derrière mais surtout devant... et parfois les pathologies sont vraiment lourdes à porter.
* avoir bu la boisson la plus dégueulasse de ma vie par orgueil
* avoir appris à fumer et pas seulement crapoter. C'était une mauvaise idée, mais bon... Au moins, maintenant, j'ai compris comment on pouvait se détruire en fumant.
* avoir appris à ne pas se fier aux apparences... la plupart des gens TS sont biens en kinés, sourires, rires... en apparence tellement biens. Que quand tu apprends les circonstances de leur maladie tu es sur le carreau.
* en avoir plus appris sur le trafic de drogue, d'objets " volés " que en 22 ans d'existence.
* avoir appris que niveau " femme " je suis une inapte émotionnelle encore plus que je suis orgueilleuse et fière. Et que finalement, tout cela c'est des défauts... et non des qualités.
* profiter du calme de la nature autour... et me rendre compte que ca m'est vraiment indispensable
* m'être rendue compte que culturellement je fais souvent pas le poids, alors que je croyais avoir une bonne culture G ( indispensable, pour supporter les réunions de famille ! ou les bains de foule où l'on ne connait personne ! )
* ne pas avoir su gérer les crises d'H.H.
* m'apercevoir malheureusement que j'ai des lacunes en kiné. Et me dire que si j'étais passée en troisième année, j'aurai jamais su gérer alors après le diplôme. D'ailleurs me demander... je fais quoi après ? je fais quoi pour mon mémoire ?
* avoir un chez soi, son chez soi à soi pour un mois, loin de Paris... même si ca surprend les gens que je préfère être seule que sur Paris, ou dans ma famille. Sans forcément qu'il y ait des problèmes avec cette dernière.
D'ailleurs, auj, cela fera 6 ans pile poil que je trimbale mon ptit secret à moi.
Et de me demander pourquoi, à l'époque je voulais tant vivre ?
Question intéressante non ?
Je pensais que ma vie ne pouvait pas descendre plus bas, j'avais l'impression d'avoir tout perdu, et finalement, je voulais vivre. Très fort ?
Alors pourquoi à la différence de mes patients, je voulais tant vivre ?
Pourquoi vivre est si important ?
... peut être parce que j'ai toujours aimé les défis... la seule facon de tenir le coup, quand on se retrouve au fond du rouleau.
Même si comme dirait ma meilleure amie " les vies sont différentes, ce que j'ai vécu c'est pire que toi, on le sait toutes les deux... mais on l'a vécu, chacune à notre facon "
Parfois, j'y pense... Je repense aux années du lycée, où je me trouvais dans le couloir à attendre 8h30, à parler à ma meilleure amie, la consoler maladroitement, ou simplement être là, toujours habillés en noir, ou bizarrement, parce que j'aimais être différente, même si je voulais ressembler aux VIP. A observer de loin, les garcons qui me plaisaient... à rentrer chez moi et à enfouir toutes émotions en moi... ou m'en vouloir pour ne rien ressentir... ouais, on est con quand on est jeune.
Et le pire, c'est qu'on ne sait même pas la chance qu'on a.
Et combien tout pourrait être différent si on avait une once du malheur de ce qu'on nos patients.
Seulement, on est humain, alors on éprouve des émotions... on a une vie à soi... et on a nos propres joies ou soucis... Moins dramatiques souvent. Mais tout aussi atroces pour nous.
Les jeunes de ce centre, c'est des surhommes. Pourtant étrangement, je ne comprends pas pourquoi ces gens là, ces jeunes là, ils n'ont jamais fait parti de mon Monde.
Etaient ils si transparents dans la rue ? au lycée ? au collège ? ne les voyons nous pas ?
Pourquoi n'avons nous jamais vu des cicatrices comme j'ai pu en voir pendant trois semaines ?
Pourquoi n'ai je jamais vu de jeunes filles en fauteuil roulant dans les magasins à Paris ?
Pourquoi au ciné y a jamais de tétraplégiques ?
Ils sont où ? les gosses comme eux ? ils sont cachés où ?
Est ce parce que les deux pattes ne souhaitent pas les intégrer ? ou que nous sommes aveugles à leur intégration ?
..?
Kath