L'actualité nous donne parfois des raccourcis étonnants. Procès de Jérome Kerviel contre la Société Générale, Jean-Marie Messier au Tribunal en France après avoir goûté aux joies de New York, la finance et les grandes entreprises décortiquées par des juges professionnels peu au fait des questions économiques et financières, et l'équipe de France de Football, qui entamait ce Mondial 2010 avec un match nul contre l'Uruguay encourageant car "porteur d'espoir", puis s'enfonçait dans la médiocrité perdant son honneur devant le Mexique. Quel rapport entre ces trois "affaires" ? A vrai dire au delà de leur concomitance, elles montrent comment notre société évolue vers une nouvelle règle de vie :
Responsable mais pas coupable.
Quelque soit la manière dont Jérôme Kerviel a su cacher ou pas les opérations financières à la Société Générale, il a choisi ce qu'il a fait, le contrôle a peut-être été défaillant, la Générale s'en défend, c'est logique, mais le trader a choisi de faire ce type d'opérations plutôt que des opérations sans conséquences "exceptionnelles" pour la banque. La banque qui a frôlé la catastrophe a depuis modifié sa politique interne et plusieurs de ses cadres ne sont plus aux commandes.
Jean-Marie Messier qui souhaite que l'on oublie sa période J6M "Jean-Marie Messier Moi-Même Maître du Monde", voit sa vie de J6M détaillée au Tribunal et cherche à démontrer que ce qui est arrivé n'était pas tant de sa faute que de la crise Internet.
(Photo Sipa)
A ce propos l'article de Challenges qui détaille les petites phrases du procès, la plus emblématique sans doute : "On nous traitait de fou à l'époque. Mais ce que nous anticipions alors, la convergence des contenus et des contenants, c'est ce qui se passe aujourd'hui avec l'iPhone ou le BlackBerry".Même après toutes ses années, il ne comprend pas ou fait semblant de ne pas comprendre : lorsqu'on dirige une entreprise, on en peut pas avoir raison trop tôt.Surtout en mettant en difficulté son entreprise comme il l'a fait. Ce qu'il a fait en tant que Pdg, il l'a fait avec de l'argent qui n'était pas le sien. Il avait peut-être l'intuition de l'avancée technologique et on ne peut lui enlever cela mais justement, il aurait du avancer prudemment, et la folie associée à cette période (Jet Paris New York, soirées et petits fours...), rien ne l'obligeait à y contribuer. Pêter les plombs à la tête d'une entreprise internationale, sans contre-pouvoir car les administrateurs ont laissé s'installer la folie des grandeurs, n'est pas une excuse sérieuse. Comme le dirait un grand amateur de poker que j'avais eu l'occasion de croiser, "ce n'est pas la même chose de jouer en virtuel sur Internet, que mettre sur la table 150.000 euros qui vous appartiennent, vous n'avez pas le même comportement". Là pour Vivendi Universal devenu Vivendi tout court, il s'agissait de milliards d'euros.
L'Equipe de France de Football a à sa tête une personnalité Raymond Domenech, qui depuis des années essaye de faire croire, qu'il sait mieux que n'importe qui d'autres, sélectionner des joueurs pour les mener à la victoire. Personne ne le comprend, mais lui sait qu'il y arrivera, comme un gourou. Pourtant une équipe de football, c'est 11 hommes et un sélectionneur, si le sélectionneur, pendant plusieurs années ne réussit pas avec son équipe, c'est qu'il ne sait pas faire.Ceux qui l'ont gardé, en l'occurence la FFF (Fédération Française de Football), ne peut nier ses responsabilités, avec comme premier responsable le sélectionneur, celui qui n'arrive pas à faire travailler 11 joueurs ensemble.AP/Franck Fife
Le clash publié avec Anelka dans l'Equipe avec la "Une" provocatrice vendeuse, (les chiffres de ventes de ce numéro sont attendus avec attention), vient simplement clôturer un spectacle donné sur le terrain et dans les medias. Le pdg Domenech est responsable des défaites à répétition.
Responsable mais pas coupable,
Un peu facile, notre Monde de plus en plus complexe a besoin d'hommes responsables.