Le règlement avait été modifié cette année : parmi les dix titres sélectionnés figuraient huit romans choisis par les bibliothécaires, un par l'association "Bibliothèque pour tous" qui avait proposé Cette vie de Karel Schoeman, aux Editions Phébus et enfin un par les lecteurs, réunis en jury le samedi 14 novembre dernier qui avaient élu (déjà) D'autres vies que la mienne d'Emmanuel Carrère.
Se sont donc trouvés en lice :
Cette vie de Karel Schoeman Ed. Phébus
D’autres vies que la mienne d’Emmanuel Carrère Ed. POL
Les chaussures italiennes de Henning Mankell Ed. Seuil
Ce que je sais de Vera Candida de Véronique Ovaldé Ed. de l’Olivier, lequel a été couronné par le prix ELLE
L’annonce de Marie Hélène LAFON Ed. Buchet Chastel
Un pied au paradis de Ron Rash Ed du Masque
Au zénith de Thu Huong Duong Ed. S. Wespieser
Celui qui sait de Aleksandra Marinina Ed. Seuil
Les mains nues Simonetta Gregio Ed. Stock
Démon de Thierry Hesse Ed. de l’Olivier
L'actualité littéraire est si abondante que j'ai beau lire énormément (et beaucoup écrire) je n'ai pas fait le compte-rendu de chacun. J'avais beaucoup aimé les Chaussures italiennes, honoré du Prix robinsonnais samedi dernier. Les mains nues avaient été une forte et belle découverte. Et si j'avais sans cesse remis la critique de Celui qui sait c'était uniquement parce que le prix ELLE m'avait énormément mobilisée. J'avais chroniqué l'Annonce, un Pied au paradis et Ce que je sais de Vera Candida.
Il n'y avait qu'un livre de la sélection que je n'avais pas lu, n'ayant pu l'obtenir que ... quelques secondes avant la clôture du vote. Et il se trouve que c'est le gagnant, exaequo avec D'autre vies que la mienne. La liste des livres est d'ailleurs copiée en suivant le nombre de voix. Les chaussures italiennes se classent au premier rang de la découverte (à juste titre).
Je reviendrai sur l'ouvrage lorsque je l'aurai lu.
Ce plébiscite autour de deux livres correspond au choix d'une poignée de lecteurs, sans doute influents puisque ces deux titres avaient été ajoutés au choix des bibliothécaires. Un résultat qui soulève tout de même cette année quelques interrogations :
- quelle est la valeur d'un prix décerné par moins d'une centaine de personnes ?
- le principe d'associer des lecteurs au choix des livres est peut-être à conserver mais si c'est pour qu'ils votent précisément pour ces livres là les dés sont pipés. Vous me direz que comme le vote n'était pas anonyme il est facile de vérifier.
- l'obligation d'écrire son nom sur le bulletin de vote laisse-t-elle toute liberté au votant ?
- est-il légitime de voter si on n'a lu que quelques livres ?
Arrivée à mon troisième prix littéraire de l'année l'enthousiasme n'est plus au rendez-vous. Je prendrai du recul face à ce genre de manifestation qui tout de même canalise nos lectures (en nous empêchant presque de faire nos propres découvertes) à une exception près car la nouvelle formule de la médiathèque du Plessis est assez "appétissante".
Le terme a de quoi surprendre mais il me semble correspondre à la veine de la rentrée littéraire qui s'annonce forte en sensations.