Est-ce une bonne excuse de dire que j'étais occupé ? Non, c'est une vérité qui vient se superposer à ma flemme ! Occupé .... plutôt tendu en fait. Suite à la parution d'un interview de moi (et sur moi, malheureusement, j'aurai aimé parler plus de thé, mais je pense que j'en ai pas fini avec ça) dans le Shizuoka Shinbun du 1 juin, me voilà contacter par une radio de Shizuoka qui veut m'interviewer, par téléphone, en direct ! Je ne peux refuser, ça fait aussi de la pub pour la boîte..... cela s'est dérouler sans encombre il y a une semaine. Bon, j'étais on ne peut plus tendu, et ai perdu une bonne quantité d'eau par sudation sous les bras pendant les 10 minutes de l'interview. Ensuite, c'est une proposition pour une télé, pas locale, non, non, TBS, l'une des 4 très grosse chaine ! La encore, c'est avec grand plaisir que j'accepte et m'apprête à une nouvelle séance déshydratation. Tournage jeudi à la boutique, puis aujourd'hui à la maison. Pour la partie à la maison en particulier, j'étais vraiment tendu, et je crains que le résultat ne soit pas à la hauteur de leur attente... Je compte sur leur force de montage !!! Diffusion mercredi prochain.
Ceci étant dit, je voudrais reparler un peu de kama-iri cha. Pour rappel, thé vert dont l'oxydation est stoppée non pas par étuvage, mais par chauffage direct, méthode chinoise. Je l'avais déjà évoquer ici, mais j'en ai longtemps eu une image de thé pas folichon. Pourtant, le kama-iri , que j'avais présenté alors, bien qu'étant une sorte d'ovni pas représentatif, m'avais convaincu qu'il fallait chercher un peu mieux dans la voie du kama-iri cha.
Lorsqu'on parle de kama-iri cha (ou Kama-iri sei tamaryoku cha, ou kama-guri), on pense de suite à Kyûshû, et au département de Saga avec son thé de Ureshino 嬉野茶. Pourtant, aujourd'hui à Saga on ne produit presque pas de kama-iri, mais essentiellement du mushi-sei tamaryoku-cha, c'est à dire un tamaryoku-cha étuvé.
Le thé qui vient nous intéresser aujourd'hui ne vient pas me faire mentir, puisqu'il vient de Kyûshû, mais du département de Miyazaki, village de Morozuka 諸塚. Mais surtout, il vient me confirmer qu'il n'est pas vain de compter aussi sur les kama-iri.
L'ouverture du sachet offre un spectacle qui ravi et la vu et l'odorat.
Première infusion, 1 grosse minute, 80°C environ. Bien sûr, en premier lieu, c'est bien le parfum qui, faisant honneur à la réputation des kama-iri cha, attire l'attention. On appelle le parfum de ces thés "kama-ka" 釜香. J'arrive enfin à mettre une image sur la tonalité dominante de cette fragrance : la châtaigne. L'autre tonalité, en arrière plan, plus discrète, m'évoque une odeur, justement, de sapin. On tient avec ce thé 3 infusions, la 2nde 85°C, 10 s, la 3ème 90°C, 30s me semble une bonne combinaison. Au file des infusion, la première tonalité s'efface au profile de la seconde. Aussi, il persiste dans la tasse, après avoir bu le liquide doré, l'appétissant parfum sucré caractéristique de nombreux thés japonais.
Justement, parlons-en de cette liqueur. elle est parfaitement transparente, jaune-verte dorée. Le vert vient s'affirmer sur les infusions suivantes qui gardent cependant une tonalité dorée.
Oui, un bon kama-iri, c'est avant tout un parfum, mais le goût ? On a quelque chose de léger comparé à un sencha. Mais ce thé procure une saveur agréable, où douceur et astringence s'équilibrent fort bien (la troisième infusion est plutôt astringente). Cette liqueur est très facile à boire, très rafraichissante.
Je m'en vais donc continuer à creuser dans cette voie du kama-iri cha, mon boom du moment.