Matt Logue - Empty Los Angeles
C’était un peu l’envie secrète d’un habitant de Los Angeles, Ross Ching, un habitué des vidéos et courts métrage en time lapse. C’était un peu son envie de ne plus voir aucune voiture et aucune circulation sur les artères de cette ville champignon qui s’étend sur des centaines de kilomètres, autant vers l’Océan Pacifique que vers les terres arides de la Californie. Les étendues et les distance dans la ville de Los Angeles sont telles que l’usage de la voiture est obligatoire pour tout citoyen voulant vivre. Supprimer toute idée de circulation dans une ville comme Los Angeles équivaut à supprimer toute idée de vie et de passages dans un quartier comme Montmartre ou enlever à Hollywood tous ses studios.
En effaçant toutes ces petites boites hideuses qui roulent tels des moutons le long de lignes blanches bien tracées, Ross Ching nous donne une idée du paradis dans une ville aussi tentaculaire que la cité des anges. Comme un Tom Cruise qui découvre un New-York vidé de ses occupants dans le film Vanilla Sky, Ross Ching nous présente le Los Angeles de ses rêves. Pas celui ténébreux et mortuaire d’un film de zombies – si marrant soit-il comme ZombieLand, mais celui qui est beau, de préférence matinale, avec une belle lumière d’un mois de juin. Pas forcement celui que l’on a envie de fuir, mais celui qui donne envie de traverser la ville à pied, en vélo ou en voiture pour ne plus jamais avoir à penser. La musique plutôt douce -un bon No Surprises de Radiohead, va parfaitement avec l’ambiance distillée ici. C’est la fin du monde, tous les êtres humains ont disparu d’une étrange manière, laissant leurs mégalopoles souffler enfin, laissées à elles mêmes, laissant le soleil les caresser enfin, sans qu’aucun bruit ou mouvement ne puisse les déranger pendant leur repos. Aucun stress, aucun travail, l’enfer c’est toujours les autres.
Ross Ching, qu’on avait déjà apprécié pour sa vidéo sur les alentours de Los Angeles sur une musique de Death Cab for Cuties, essaie de faire évoluer le time lapse le plus possible, n’essayant pas de se répéter lors de ses courts, utilisant de nouvelles techniques. Ici, il ne s’est pas démené pour modifier chaque photo et enlever toute les voitures une par une. Comme il explique sur son site, il a simplement pris une photo de base en supprimant toutes les voitures de cette même photo puis a utilisé un calque grâce à Final Cut pour faire apparaitre l’évolution du paysage et des immeubles là où les voitures n’étaient pas présente. Inspiré par le travail de Matt Logue, Ross Ching nous étonne encore une fois.
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