Magazine France
Cette semaine devait être le moment de vérité, l'annonce tant attendue des paramètres retenus par le gouvernement pour sauver notre régime des retraites. Mais l'annonce a failli être occultée par une tempête meurtrière dans le Var, des révélations en cascade sur les sales affaires de nos gouvernants, et la déroute de l'équipe de France de football en Afrique du Sud.
Pire, Sarkozy s'est caché des Français toute la semaine.
Lundi, Sarkozy se couche.
Nicolas Sarkozy a enfin rencontré Angela Merkel lundi. Il fallait corriger le tir, effacer des mémoires le couac de la semaine passée, quand le dîner prévu entre les dirigeants fut annulé à la dernière minute. Lundi, on eut donc droit à des photos de notre Monarque tout sourire aux côtés de la chancelière, une conférence de presse commune et, une fois de plus, des annonces volontaristes. Les deux vont appuyer le projet d'une taxe bancaire lors du prochain Conseil européen puis du G20. En fait, Sarkozy s'est couché. Il a abandonné son grand projet d'institutionnalisation de l'eurogroup. Merkel ne voulait pas de ce «machin» réduit aux 16 Etats de la zone euro. Elle lui a aussi imposer le principe de sanctions contre les Etats-membres aux finances défaillantes. Ces derniers ne pourraient plus voter au sein du Conseil européen. Enfin, Merkel a fait avaler à Sarkozy l'interdiction prochaine, en France, des ventes à découverts sur les dettes souveraines, une disposition déjà décidée en Allemagne que la France de Christine Lagarde rechignait à adopter à son tour faute d'accord européen. Bref, lundi, Nicolas Sarkozy s'est couché sur toute la ligne.
Mardi, la Commission européenne émettait de nouveaux doutes sur la faisabilité du plan de rigueur français. Elle a demandé au gouvernement français de préciser ses mesures d'économies. Trois jours avant, devant les 800 nouveaux adhérents que l'UMP est parvenue à recruter ces derniers mois, François Fillon détaillait comment il comptait améliorer de 100 milliards d'euros les comptes publics d'ici 2014: 45 milliards d'euros de réduction de coûts, 5 milliards de rabotage des niches fiscales, et ..., surprise du chef, 50 milliards d'euros de recettes fiscales supplémentaires grâce à une croissance retrouvée. Visiblement, personne n'est dupe à Bruxelles. Le lendemain matin, le plan de réforme des retraites, soit-disant arbitré la veille au soir par Nicolas Sarkozy lui-même, semblait d'abord conçu pour rassurer les marchés financiers et la Commission de Barroso.
Mercredi, Sarkozy se cache
A 8h30, Eric Woerth livre donc enfin le projet gouvernemental de réforme des retraites. Nicolas Sarkozy n'est pas là. le projet n'apparaît même pas sur le site de l'Elysée. Le Monarque et son conseiller Raymond Soubie reçoivent quelques journalistes choisis pour faire un peu de pédagogie. A lire le compte rendu de l'un de ces heureux participants, Christophe Barbier de l'Express, Sarkozy semblait vouloir se faire plaindre d'avoir fait le sale boulot. Il voulait éviter la «violence sociale» de «l'efficacité financière», expliquait-il en mordillant ses Ray-Bans gravées à son nom. Cette réforme, il en parlait déjà en 2009. En décembre, c'était l'annonce-phare de ces voeux aux Français. Puis les élections régionales sont passées par là, la débâcle, le désaveu. Le monarque cherche à se présidentialiser. C'est-à-dire à éviter les ennuis. Cet écart de comportement laisse pantois. On le croyait bravache et volontaire.
De son côté, Eric Woerth ne fut pas mieux loti. Son projet, d'abord, fut critiqué à gauche comme à droite. Le gouvernement va donc reculer de 2 ans l'âge de départ à la retraite (60 à 62 ans), comme celui de la retraite à taux plein (de 65 à 67 ans). Assorti d'une durée de cotisations maintenue à 41,5 années, le système français se distinguera de bien de ses voisins: on y cotisera plus longtemps qu'ailleurs, point barre. La réforme ajoute d'autres dispositifs, plus contestables les uns que les autres : les travailleurs précoces (16, 17 ou 18 ans) devront toujours cotiser 44 ans. Ceux affectés par un travail pénible devront prouver leur invalidité physique, d'au moins 20%, pour justifier un départ à 60 ans. Les fonctionnaires perdront quelques 3 points de pouvoir d'achat, avec l'alignement de leur taux de cotisation vieillesse sur celui du secteur privé. Les ménages aisés paieront un peu, pour le symbole, avec un petit point supplémentaire d'impôt sur le revenu pour la tranche supérieure, hors bouclier fiscal. Certains revenus du capital seront également taxés, mais sans qu'il soit précisé si ces taxations supplémentaires seront exemptées ou non de bouclier fiscal: un petit coup sur les retraites-chapeaux (110 millions d'euros), un autre sur les stock-options (70 millions d'euros). Les entreprises perdront 2 milliards d'euros d'allègement de charges patronales. Quel en sera l'impact sur l'emploi ? Yves Thréard, l'éditorialiste du Figaro enrage.
Last but not least, cette réforme ne remet pas le système à l'équilibre. Quelques 15,6 milliards d'euros annuels de déficit seront toujours manquants d'ici 2020, malgré l'hypothèse d'un retour au quasi-plein emploi. On imagine qu'on nous prépare une seconde salve, après 2012. Sous couvert de sauvegarder la répartition, ce plan favorise la capitalisation: la France qui travaille se voit retirer une vingtaine de milliards d'euros par an avec ces mesures d'âge, alors que la durée d'activité, à cause du chômage des jeunes et des seniors, se réduit. Comme par hasard, l'assurance-vie, dont ses encours dépassent les 1100 milliards d'euros, n'est absolument pas affectée par les modestes prélèvements sur le capital concocté chez Woerth.
Pour faire bonne figure, Woerth ajoute 2 mois de retraites à 6000 jeunes chômeurs précaires, allège les contraintes de retraites des agriculteurs, et ajoute l'indemnité maternité au salaire de référence pour le calcul des retraites. Il garde le meilleur pour la fin: les syndicats ont 48 heures pour faire leurs commentaires.
Au final, les mesures d'âge et la convergence public/privé représentent 85% de l'effort. Le reste est de la cosmétique présidentielle. Une cosmétique que Sarkozy n'assume pas.
Les combines se dévoilent
Le ministre du Travail n'a pas eu le temps de réagir aux critiques. Une nouvelle affaire l'affecte directement. On l'appelle déjà le «Woerthgate». Mediapart révèle le même jour quelques extraits d'enregistrements pirates de conversation entre Mme Liliane Bettencourt, milliardaire actionnaire principale de l'Oréal, et son gestionnaire de fortune. Ce dernier fait état de donations à Sarkozy et Woerth, de l'embauche imposée de l'épouse du ministre quand il était aux finances, de l'attention particulière accordée par Sarkozy, via son conseiller Patrick Ouart, au litige l'opposant à sa fille sur son héritage, et même, ô sacrilège, de certains placements que d'aucuns qualifieraient d'évasion fiscale dont aurait eu connaissance Eric Woerth ministre du budget.
Mercredi, on apprenait d'autres affaires, plus ridicules, mais tout aussi symboliques d'une Sarkofrance sans gêne. Rama Yade se fait loger dans une chambre d'hôtel plus chère que celles des Bleus qu'elle critiquait voici 15 jours. Christian Blanc, obscur secrétaire d'Etat au Grand Paris, se fait offrir 12 000 euros de cigares en 12 mois par son inutile ministère. Le 10 juin, quelques jours avant les révélations du Canard Enchaîné, Blanc s'empresse d'en rembourser 3 500 euros. Et son collègue Alain Joyandet, secrétaire d'Etat à la Coopération déjà pincé pour abus de jet privé en mars dernier, se trouve épinglé par l'hebdomadaire pour un permis de construire illégal à Saint-Tropez. Son avocat plaide la bonne foi. A l'Elysée, on s'énerve. Mercredi matin, le Monarque fait la leçon à ses collaborateurs en conseil des ministres, sur le thème de la République irréprochable et du poujadisme ambiant. Critiquer les écarts éthiques des membres du gouvernement serait donc poujadiste.
Vendredi, un avocat des familles des victimes de l'attentat de Karachi en mai 2002 l'affirme: l'un des deux juges chargés de l'enquête a confirmé l'existence de rétro-commissions illicites dans le cadre de la vente des sous-marins français au Pakistan en septembre 1994. Le juge aurait également assuré que Nicolas Sarkozy était au courant de l'arrêt du versement des commissions, arrêt qui aurait provoqué l'attentat de 2002. Rien ne va décidément plus en Sarkofrance. Les juges ne sont plus tenus. Ou presque. L'autre juge de l'instruction réfute cette thèse. Sur instruction ?
Vit-on encore dans une démocratie normale ?
Jeudi, Sarkozy se mouche
Jeudi, l'idée de gouvernance économique à 16 défendue par Sarkozy a été définitivement rejetée, enterrée. Même l'invisible président de l'Union européen, le Belge Herman Van Rompuy, a publiquement taclé le Monarque français. Fermez les bancs ! Sarkozy se réfugie dans des déclarations lénifiantes sur les difficultés financières de l'Espagne. Sur les retraites ou son (nouvel) échec européen, pas un mot, pas un commentaire. Sarkozy se cache. Il n'assume pas. Le Figaro explique à ses lecteurs désorientés que Sarkozy la joue sobre, qu'il ne veut pas s'exposer trop tôt, qu'il interviendra peut être plus tard. De toute façon, dès jeudi soir, l'attention des Français serait ailleurs, en Afrique du Sud, où l'équipe nationale de football rencontrait le Mexique pour un match décisif...
Manque de chance, la déroute française ce soir-là a enterré l'espoir d'une Coupe du Monde salvatrice pour le moral. Il y a plusieurs mois, Carla Bruni avait sommairement commenté la qualification contestée de la même équipe de France d'un «pas vu, pas pris.» Cette fois-ci, les Bleus ont été pris en flagrant délit d'inefficacité. Un éditorialiste de l'Equipe suggérait qu'on remplace le Coq par un poulet sans tête comme emblème du maillot des Bleus. L'idée vaut pour nos gouvernants. Sarkozy se cache, les ministres pataugent devant les critiques sur les retraites et les combines. Où est le capitaine ?
Vendredi, Nicolas et Carla s'envolaient pour Londres, pour commémorer le 70ème anniversaire de l'appel du 18 juin 1940. Sarkozy célébra le général de Gaulle, la France Libre et le Conseil National de la Résistance. La comparaison des époques et des hommes est rude pour le Monarque. En juin 1940, de Gaulle et quelques résistants se sont dressés contre ceux qui proclamaient qu'il n'y avait pas d'autre alternative que de cesser le combat et collaborer avec l'ennemi. En juin 2010, Sarkozy et quelques fidèles martèlent qu'il n'y a pas d'autre alternative que de collaborer avec la mondialisation. Eric Woerth, mercredi, répétait : «il n'y a pas de magie.»
Ami sarkozyste, où es-tu ?
Crédit illustration Wikimédia Commons
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Pire, Sarkozy s'est caché des Français toute la semaine.
Lundi, Sarkozy se couche.
Nicolas Sarkozy a enfin rencontré Angela Merkel lundi. Il fallait corriger le tir, effacer des mémoires le couac de la semaine passée, quand le dîner prévu entre les dirigeants fut annulé à la dernière minute. Lundi, on eut donc droit à des photos de notre Monarque tout sourire aux côtés de la chancelière, une conférence de presse commune et, une fois de plus, des annonces volontaristes. Les deux vont appuyer le projet d'une taxe bancaire lors du prochain Conseil européen puis du G20. En fait, Sarkozy s'est couché. Il a abandonné son grand projet d'institutionnalisation de l'eurogroup. Merkel ne voulait pas de ce «machin» réduit aux 16 Etats de la zone euro. Elle lui a aussi imposer le principe de sanctions contre les Etats-membres aux finances défaillantes. Ces derniers ne pourraient plus voter au sein du Conseil européen. Enfin, Merkel a fait avaler à Sarkozy l'interdiction prochaine, en France, des ventes à découverts sur les dettes souveraines, une disposition déjà décidée en Allemagne que la France de Christine Lagarde rechignait à adopter à son tour faute d'accord européen. Bref, lundi, Nicolas Sarkozy s'est couché sur toute la ligne.
Mardi, la Commission européenne émettait de nouveaux doutes sur la faisabilité du plan de rigueur français. Elle a demandé au gouvernement français de préciser ses mesures d'économies. Trois jours avant, devant les 800 nouveaux adhérents que l'UMP est parvenue à recruter ces derniers mois, François Fillon détaillait comment il comptait améliorer de 100 milliards d'euros les comptes publics d'ici 2014: 45 milliards d'euros de réduction de coûts, 5 milliards de rabotage des niches fiscales, et ..., surprise du chef, 50 milliards d'euros de recettes fiscales supplémentaires grâce à une croissance retrouvée. Visiblement, personne n'est dupe à Bruxelles. Le lendemain matin, le plan de réforme des retraites, soit-disant arbitré la veille au soir par Nicolas Sarkozy lui-même, semblait d'abord conçu pour rassurer les marchés financiers et la Commission de Barroso.
Mercredi, Sarkozy se cache
A 8h30, Eric Woerth livre donc enfin le projet gouvernemental de réforme des retraites. Nicolas Sarkozy n'est pas là. le projet n'apparaît même pas sur le site de l'Elysée. Le Monarque et son conseiller Raymond Soubie reçoivent quelques journalistes choisis pour faire un peu de pédagogie. A lire le compte rendu de l'un de ces heureux participants, Christophe Barbier de l'Express, Sarkozy semblait vouloir se faire plaindre d'avoir fait le sale boulot. Il voulait éviter la «violence sociale» de «l'efficacité financière», expliquait-il en mordillant ses Ray-Bans gravées à son nom. Cette réforme, il en parlait déjà en 2009. En décembre, c'était l'annonce-phare de ces voeux aux Français. Puis les élections régionales sont passées par là, la débâcle, le désaveu. Le monarque cherche à se présidentialiser. C'est-à-dire à éviter les ennuis. Cet écart de comportement laisse pantois. On le croyait bravache et volontaire.
De son côté, Eric Woerth ne fut pas mieux loti. Son projet, d'abord, fut critiqué à gauche comme à droite. Le gouvernement va donc reculer de 2 ans l'âge de départ à la retraite (60 à 62 ans), comme celui de la retraite à taux plein (de 65 à 67 ans). Assorti d'une durée de cotisations maintenue à 41,5 années, le système français se distinguera de bien de ses voisins: on y cotisera plus longtemps qu'ailleurs, point barre. La réforme ajoute d'autres dispositifs, plus contestables les uns que les autres : les travailleurs précoces (16, 17 ou 18 ans) devront toujours cotiser 44 ans. Ceux affectés par un travail pénible devront prouver leur invalidité physique, d'au moins 20%, pour justifier un départ à 60 ans. Les fonctionnaires perdront quelques 3 points de pouvoir d'achat, avec l'alignement de leur taux de cotisation vieillesse sur celui du secteur privé. Les ménages aisés paieront un peu, pour le symbole, avec un petit point supplémentaire d'impôt sur le revenu pour la tranche supérieure, hors bouclier fiscal. Certains revenus du capital seront également taxés, mais sans qu'il soit précisé si ces taxations supplémentaires seront exemptées ou non de bouclier fiscal: un petit coup sur les retraites-chapeaux (110 millions d'euros), un autre sur les stock-options (70 millions d'euros). Les entreprises perdront 2 milliards d'euros d'allègement de charges patronales. Quel en sera l'impact sur l'emploi ? Yves Thréard, l'éditorialiste du Figaro enrage.
Last but not least, cette réforme ne remet pas le système à l'équilibre. Quelques 15,6 milliards d'euros annuels de déficit seront toujours manquants d'ici 2020, malgré l'hypothèse d'un retour au quasi-plein emploi. On imagine qu'on nous prépare une seconde salve, après 2012. Sous couvert de sauvegarder la répartition, ce plan favorise la capitalisation: la France qui travaille se voit retirer une vingtaine de milliards d'euros par an avec ces mesures d'âge, alors que la durée d'activité, à cause du chômage des jeunes et des seniors, se réduit. Comme par hasard, l'assurance-vie, dont ses encours dépassent les 1100 milliards d'euros, n'est absolument pas affectée par les modestes prélèvements sur le capital concocté chez Woerth.
Pour faire bonne figure, Woerth ajoute 2 mois de retraites à 6000 jeunes chômeurs précaires, allège les contraintes de retraites des agriculteurs, et ajoute l'indemnité maternité au salaire de référence pour le calcul des retraites. Il garde le meilleur pour la fin: les syndicats ont 48 heures pour faire leurs commentaires.
Au final, les mesures d'âge et la convergence public/privé représentent 85% de l'effort. Le reste est de la cosmétique présidentielle. Une cosmétique que Sarkozy n'assume pas.
Les combines se dévoilent
Le ministre du Travail n'a pas eu le temps de réagir aux critiques. Une nouvelle affaire l'affecte directement. On l'appelle déjà le «Woerthgate». Mediapart révèle le même jour quelques extraits d'enregistrements pirates de conversation entre Mme Liliane Bettencourt, milliardaire actionnaire principale de l'Oréal, et son gestionnaire de fortune. Ce dernier fait état de donations à Sarkozy et Woerth, de l'embauche imposée de l'épouse du ministre quand il était aux finances, de l'attention particulière accordée par Sarkozy, via son conseiller Patrick Ouart, au litige l'opposant à sa fille sur son héritage, et même, ô sacrilège, de certains placements que d'aucuns qualifieraient d'évasion fiscale dont aurait eu connaissance Eric Woerth ministre du budget.
Mercredi, on apprenait d'autres affaires, plus ridicules, mais tout aussi symboliques d'une Sarkofrance sans gêne. Rama Yade se fait loger dans une chambre d'hôtel plus chère que celles des Bleus qu'elle critiquait voici 15 jours. Christian Blanc, obscur secrétaire d'Etat au Grand Paris, se fait offrir 12 000 euros de cigares en 12 mois par son inutile ministère. Le 10 juin, quelques jours avant les révélations du Canard Enchaîné, Blanc s'empresse d'en rembourser 3 500 euros. Et son collègue Alain Joyandet, secrétaire d'Etat à la Coopération déjà pincé pour abus de jet privé en mars dernier, se trouve épinglé par l'hebdomadaire pour un permis de construire illégal à Saint-Tropez. Son avocat plaide la bonne foi. A l'Elysée, on s'énerve. Mercredi matin, le Monarque fait la leçon à ses collaborateurs en conseil des ministres, sur le thème de la République irréprochable et du poujadisme ambiant. Critiquer les écarts éthiques des membres du gouvernement serait donc poujadiste.
Vendredi, un avocat des familles des victimes de l'attentat de Karachi en mai 2002 l'affirme: l'un des deux juges chargés de l'enquête a confirmé l'existence de rétro-commissions illicites dans le cadre de la vente des sous-marins français au Pakistan en septembre 1994. Le juge aurait également assuré que Nicolas Sarkozy était au courant de l'arrêt du versement des commissions, arrêt qui aurait provoqué l'attentat de 2002. Rien ne va décidément plus en Sarkofrance. Les juges ne sont plus tenus. Ou presque. L'autre juge de l'instruction réfute cette thèse. Sur instruction ?
Vit-on encore dans une démocratie normale ?
Jeudi, Sarkozy se mouche
Jeudi, l'idée de gouvernance économique à 16 défendue par Sarkozy a été définitivement rejetée, enterrée. Même l'invisible président de l'Union européen, le Belge Herman Van Rompuy, a publiquement taclé le Monarque français. Fermez les bancs ! Sarkozy se réfugie dans des déclarations lénifiantes sur les difficultés financières de l'Espagne. Sur les retraites ou son (nouvel) échec européen, pas un mot, pas un commentaire. Sarkozy se cache. Il n'assume pas. Le Figaro explique à ses lecteurs désorientés que Sarkozy la joue sobre, qu'il ne veut pas s'exposer trop tôt, qu'il interviendra peut être plus tard. De toute façon, dès jeudi soir, l'attention des Français serait ailleurs, en Afrique du Sud, où l'équipe nationale de football rencontrait le Mexique pour un match décisif...
Manque de chance, la déroute française ce soir-là a enterré l'espoir d'une Coupe du Monde salvatrice pour le moral. Il y a plusieurs mois, Carla Bruni avait sommairement commenté la qualification contestée de la même équipe de France d'un «pas vu, pas pris.» Cette fois-ci, les Bleus ont été pris en flagrant délit d'inefficacité. Un éditorialiste de l'Equipe suggérait qu'on remplace le Coq par un poulet sans tête comme emblème du maillot des Bleus. L'idée vaut pour nos gouvernants. Sarkozy se cache, les ministres pataugent devant les critiques sur les retraites et les combines. Où est le capitaine ?
Vendredi, Nicolas et Carla s'envolaient pour Londres, pour commémorer le 70ème anniversaire de l'appel du 18 juin 1940. Sarkozy célébra le général de Gaulle, la France Libre et le Conseil National de la Résistance. La comparaison des époques et des hommes est rude pour le Monarque. En juin 1940, de Gaulle et quelques résistants se sont dressés contre ceux qui proclamaient qu'il n'y avait pas d'autre alternative que de cesser le combat et collaborer avec l'ennemi. En juin 2010, Sarkozy et quelques fidèles martèlent qu'il n'y a pas d'autre alternative que de collaborer avec la mondialisation. Eric Woerth, mercredi, répétait : «il n'y a pas de magie.»
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