Que reste-t-il de la flamme?
Il faut d’abord choisir le point exact d’où l’on doit
partir. Le reste importe peu.
Pas la flèche, mais l’oiseau! Je suis un oiseau
aveugle au centre de la Terre et je ne puis choisir mon
chemin. Il n’y a pas de chemin.
C’est en allant rechercher mes désirs enfouis que je
me suis perdu. Les arbres s’inclinaient sous la charge
invisible du vent qui passe, les arbres se redressaient,
vainqueurs une fois encore.
La joie était dans les yeux, la joie était dans l’alléluia
du tremble argenté, ce poète de la forêt dont les mains
tour à tour sombres et lumineuses rythment la danse
du devenir, l’innocence retrouvée.
(Maurice Blanchard)
Illustration: Île Nancy