"Une véritable déclaration de guerre au monde du travail"
En quoi la réforme des retraites est une forfaiture démocratique et une agression caractérisée perpétrée par le
gouvernement, main dans la main avec le Medef, contre le peuple.
Le bruit devrait être assourdissant. Nous en parlions déjà le 31 mai dernier : Judas Sarkozy s’était engagé à trois reprises en faveur du maintien de la retraite à 60 ans. Il estimait qu’il ne possédait
pas la légitimité pour engager une contre-réforme pour laquelle il n’avait pas reçu de mandat, puisque le programme sur lequel il a été élu promettait le "droit à la retraite à 60 ans".
Mais aujourd’hui, il s’asseoit sur la démocratie et renie sa parole. Après l’affaire du traité de Lisbonne, il s’agit donc d’une nouvelle forfaiture, contre l’avis de 60% des
Français d’après le sondage de ce matin. Un référendum ? Pensez-vous, le résultat serait couru d’avance. Une fois de plus, la minorité présidentielle gouverne contre le peuple, sans que cela
n’agite outre-mesure nos zélés journalistes des grands médias, qu’on n’entend pas interroger les responsable UMPistes sur le fait que la "réforme-phare du quinquennat" est justement
celle que Sarkozy avait promis de ne pas faire ! Il est vrai qu’ils relaient complaisamment la propagande libérale, qui prétend qu’il est inéluctable de forcer le peuple à travailler plus
longtemps. Un consensus des dominants, comme pour le référendum de 1995, qui nous explique inlassablement qu’il n’y a pas d’alternative que de faire payer les populations, pour préserver les
profits obscènes de l’ "élite" économique. Or il s’agit bien, comme nous ne cessons de l’écrire, d’un choix politique. La droite - mais comment s’en étonner ? - fait celui du
Medef et des privilégiés, dont la taxation à 1% à peine de la tranche fiscale la plus élevée n’est qu’un alibi pour s’auto-accorder, au prix d’un énième foutage de gueule, un brevet
de justice sociale. Le PointLes plus riches devront faire un effort, pas trop violent, ne craignez rien pour eux ! Imaginez leur détresse : "La hausse de leur impôt atteindra donc 820
euros par an pour près de 70 000 euros de revenu", détaille l’article. Une scandaleuse confiscation ! Corée du Nord, nous voilà ! Ah oui, et il est aussi prévu une taxation (+1% de
ci, de là) sur les stock options, retraites chapeaux et revenus financiers en général. "Le ministre du Travail ambitionne de récolter 1,5 milliard de recettes supplémentaires dès 2011 et 2
milliards en 2020" de cette façon. Et avec ça, Eric Woerth se drape dans le courage et la justice ! "Dans le projet du PS, la taxation des revenus du capital devait
rapporter 19 milliards d’euros en 2010, et 25 milliards en 2025" : une toute autre échelle. Même une économiste libérale comme Natacha Valla, vice-présidente de la banque
d’escrocs américains Goldman Sachs, admet qu’il s’agit de mesures "symboliques". Et puisque l’UMP refuse de piocher dans les ressources financières là où elles se trouvent -
dans les poches des entreprises du CAC 40se tuer au travail jusqu’à 67 ans ! L’Humanité résumetravailler plus longtemps malgré un chômage massif et un travail en souffrance. La réforme en gestation prend l’allure d’une véritable déclaration de
guerre au monde du travail. (...) Alors que l’espérance de vie en bonne santé ne dépasse pas 63,1 ans pour les hommes, 64,2 ans pour les femmes, la réforme en gestation aura pour effet
de leur voler les « meilleures années » de la retraite. Tout en infligeant les pires années de travail (à ceux qui en trouveront)." Voilà la justice selon Sarkozy
et sa clique, les Fillon, Copé, Lefebvre, Bertrand ou autre Woerth*. Nous reviendrons dans notre prochain billet sur l’inadmissible provocation du dernier nommé, une insulte à l’intelligence
proférée avec un cynisme abject. Ah il veut la guerre, le grand copain de Liliane Bettencourt, le trésorier de l’UMP qui encaisse les chèques et rend de menus services au sommet de l’Etat ! Eh bien Eric Worth va y avoir
droit. peut bien titrer et des milieux d’affaires - elle prend en otage le peuple des travailleurs en l’obligeant à trimer deux ans de plus, ou plus sûrement à vivoter au chômage puis à
toucher une pension de misère faute d’avoir suffisamment cotisé. Pour bénéficier d’une recette à taux plein dans ce cas, on devra désormais parfaitement l’agression caractérisée perpétrée par le
patronat, main dans la main avec le gouvernement, contre le peuple : "
par Olivier Bonnet
pour http://www.plumedepresse.net