Parmi les marronniers économiques, en dehors des frais bancaires, c'est le taux du livret A qui revient le plus souvent. Et pour cause : le montant total de la collecte, fin avril 2010, s'élèvait à 187,7 milliards d'euros ! Ce qui en fait toujours encore le produit d'épargne préféré des Français - 50 millions de détenteurs - tant il est liquide et sécurisé. Et ce, malgré une rémunération guère attractive puisqu'elle n'atteignait plus que 1,25 % depuis le 1er août 2009, le plus bas niveau depuis sa création, en 1818...
J'avais expliqué dans un billet comment était calculé le taux du livret A, avant 2008 (les auditeurs de mon cours d'économie pratique à l'UPT doivent certainement connaître par coeur la nouvelle formule depuis...). Celui-ci est désormais fonction du taux d'inflation hors tabac et des taux interbancaires (EONIA, EURIBOR 3 mois), sa possible révision en niveau intervenant deux fois par an, le 15 janvier et le 15 juillet. Ce qui donne l'évolution suivante entre 2001 et 2009 :
[ Source : Les Échos ]
Or, d'après le ministre du budget, François Baroin, le taux du livret A devrait être relevé à 1,50 % ou 1,75 %, à la faveur d'un retour de l'inflation. En effet, selon les prévisions des économistes d'Exane, l'indice des prix hors tabac au 30 juin 2010 devrait atteindre 1,48 % sur un an, à cause notamment du renchérissement des prix des produits importés, conjugués à la hausse des prix de l'énergie (il paraît, entre autres, que le gaz augmente beaucoup ces derniers temps en France...).
[ Source : Les Échos ]
Si cette hausse du taux du livret A constitue indubitablement une "petite" bonne nouvelle pour les épargnants, celle-ci est en revanche catastrophique pour l'assurance-vie (principal concurrent du Livret A) dont la fiscalité sera de plus alourdie dans les prochains mois. Mais ça, c'est une autre histoire à suivre !