Cette saga sans prétention de notre seconde levée de fonds va s’achever aujourd’hui sur une question récurrente « Vous allez en faire quoi de ces 4 M € ? »
Si certains collaborateurs facétieux proposent non sans humour que nous rachetions toutes les pizzerias du 15ème arrondissement de Marseille (il y en a même qui ont des idées bien plus originales que je n’ose mentionner), nous allons néanmoins utiliser ces 4M € autrement.
1. Tout d’abord poursuivre l’industrialisation du modèle sur 3 axes
- La forme et le fond : Tout le monde se concentre sur la forme du e-commerce, le site lui-même, le catalogue et le bouton acheter et moins sur le fond.
Qu’est-ce qu’il y a derrière ? Comment cela se connecte au monde du business (banques, ERP), comment est-ce ouvert à toutes les technos, comment est-ce ouvert à des tiers (graphistes, référenceurs, développeurs). Comment on optimise les ventes et le montant du panier ? comment on fait revenir le client ? Ce sont là les vrais sujets. - La fiabilité : Bien entendu, tous les acteurs du commerce en ligne se déclarent fiables ! Mais la fiabilité d’une plateforme e-Commerce c’est comme la fiabilité d’une compagnie aérienne. C’est quand les ennuis arrivent que l’on peut apprécier le fait que l’on a choisi la bonne compagnie. Oxatis c’est une fiabilité exceptionnelle (http://startandgo.oxatis.fr/OxMonitoring.asp) mesurée sur près de 10 ans, et comme une compagnie aérienne de qualité, cette fiabilité s’acquiert par l’investissement, l’architecture matérielle et logicielle, mais surtout par la qualité des hommes et des procédures mises en place. Quand vous avez 100 ou 200 marchands, vous pouvez vous dire qu’il sera temps de vous poser cette question plus tard, quand vous en avez des milliers, la question se pose chaque jour.
- Le prix : Grande question, comment faire pour que le prix satisfasse son client ? Il n’y a que deux méthodes.
- Lui expliquer pourquoi il ne peut pas utiliser une plateforme mutualisée et pourquoi il doit payer cher un développement à façon. C’est à Oxatis de rendre sa solution toujours plus performante, plus ouverte et plus paramétrable pour que cet argument soit de moins en moins utilisé (déjà aujourd’hui ce n’est pas facile, nous ferons en sorte que demain ce soit impossible dans 95% des cas)
- Lui confirmer qu’il ne doit pas payer cher et ne pas compter son temps pour le satisfaire. Ca peut marcher, c’est de l’artisanat et sans doute l’avons-nous fait chez Oxatis il y a près de 10 ans, en 2001 ou 2002, lorsque nous étions 2 et que nous compensions notre absence d’industrialisation par 100 heures de travail par semaine. Mais tout cela a une fin. Dès que l’équipe grandi, vous ne pouvez pas expliquer à vos collaborateurs que vous avez industrialisé votre modèle économique en ré-adoptant les méthodes du 19ème siècle et donc en travaillant 70 heures par semaine ! Donc plus le temps va passer plus il faut faire en sorte d’industrialiser réellement son modèle pour pouvoir rendre un service qui soit à la fois économique pour le client, appréciable pour les collaborateurs, rentable pour l’entreprise. Cela passe par l’industrialisation et l’optimisation de tous les processus de l’entreprise : R&D, acquisition client, vente, formation, support technique, prestations, suivi des clients, etc…
2. Devenir un leader européen
Vaste programme ! En termes de propagation, le e-Commerce n’a rien à voir avec Facebook ou Twitter.
Il ne suffit pas de créer un produit et d’attendre que les gens viennent l’utiliser.
S’il y a beaucoup de bouche à oreille, il n’y a pas de viralité dans l’adoption d’une solution e e-Commerce, car pour chaque entreprise, se diriger vers le e-commerce est un pas capital, complexe, réfléchit. Aucun entrepreneur digne de ce nom n’essaye le e-commerce « pour voir ». Il choisit sa solution, et compte sur elle pour l’accompagner.
En plus, il y a un énorme écosystème dans le e-commerce. Systèmes de paiements, systèmes marketing, systèmes logistiques bien entendu, mais aussi logiciels de gestion et là je ne parle pas de 10 ou 15 banques ou de quelques moteurs marchands, je parle de milliers de revendeurs, de fabricants de logiciels de gestion, etc qu’il faut éduquer, connecter, former…
Donc, avec l’ambition de devenir un des leaders européens, Oxatis ne peut pas simplement traduire son outil en 3 ou 4 langues et le proposer tel quel. Il faut s’implanter sur chaque marché, travailler mois après mois ces marchés, se faire accepter, etc. Le fameux « act global, think local ».
Réciproquement, il n’existe pas de marché Franco-Français. Des solutions américaines, anglaises ou allemandes arrivent ou arriveront en France. Et amortir sa R&D sur 500 ou 1,000 clients alors qu’un concurrent l’amortit sur 5,000 ou 10,000 … peut mettre à genou avant d’avoir eu le temps d’apprendre à marcher.
Bien entendu, il est toujours possible de « prendre » quelques centaines de clients en opposant un traitement attentif artisanal à une démarche de qualité industrielle, mais tout cela ne durera pas très longtemps …
3. Consolider et racheter des entreprises
Voilà une question encore plus récurrente … Alors je vais y répondre en toute transparence.
Bien entendu, si nous levons des sommes très importantes alors que nous sommes rentables sur notre marché principal - et que nous n’allons pas flamber des millions d’euros dans la publicité télé, (c’était le grand classique de la période de la bulle Internet), c’est probablement que nous avons l’intention de faire quelques acquisitions.
Je ne vais évidemment pas prétendre le contraire. Mais, … pour acheter quoi ? Schématiquement, deux choses peuvent être achetées : de la technologie ou des clients.
• Les technologies concerneront des technologies de rupture dans notre cœur de métier ou des services complémentaires qui peuvent concerner nos milliers de clients.
• Des clients, cela signifie des parcs de clientèle significatifs – a minima quelques milliers de vrais clients (vous savez, ceux qui payent vraiment, pas les abonnés gratuits ? ), qui permettront de grandir encore plus vite.
Là encore, il s’agit de gagner une ou plusieurs années dans notre développement. En clair, qui engrange plusieurs milliers de nouveaux clients par an, n’a que peu d’intérêt à acquérir une entreprise qui en possède seulement quelques centaines. Sauf si c’est pour démarrer une activité dans un nouveau pays. Et encore…
4. Evangéliser, faciliter l’usage, animer les territoires
Oxatis a désormais un rôle moteur à jouer dans « l’éducation », l’évangélisation à la pratique du e-commerce et possède désormais les moyens de l’assumer.
Le programme des Instants e-Commerce (lien) et l’intensification d’un programme Education/E-Commerce sont plus que jamais à l’ordre du jour.
Je le disais lors du post d’annonce de cette levée de fonds : 65,000 sites pour 2 millions de sociétés cibles en France, des taux d'équipements pas toujours supérieurs chez nos voisins européens... il est grand temps, et c'est notre proposition, de fournir des outils modernes, fiables, standardisés et économiques à ces entreprises qui doivent s'engager sans attendre dans une modernisation et une mutation de la distribution.
Alors, nos équipes ne vont pas attendre les bras croisés que ces entreprises nous trouvent, nous allons aller à leur rencontre, partout où elles se trouvent pour expliquer, proposer et accompagner.
Ambitieux et motivant programme que cette seconde levée de fonds va nous permettre de réaliser.
Merci encore à tous, aux uns, lecteurs, futurs e-commerçants ou même concurrents, de l’intérêt que vous manifestez pour Oxatis, aux autres, clients, partenaires, investisseurs et membres de l’équipe, de la confiance totale que vous nous avez toujours témoignée.
Ce qui m’amène à conclure sur deux propositions :
• Si je n’ai pas répondu à une question que vous vous posez, n’hésitez pas à la laisser en commentaire. Je tâcherai d’y répondre au mieux et dans la mesure de mes capacités.
• Si vous vous sentez une âme de pèlerin avec l’envie de rejoindre notre équipe, n’hésitez pas non plus à m’en faire part.
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