Quand vous mettez plusieurs coqs dans un poulailler, à un moment donné il y a un clash. Les coqs se battent et c'est celui qui a le plus d'autorité qui impose sa loi. En football c'est pareil. Quand dans une équipe vous mettez ensemble plusieurs fortes têtes, plusieurs vedettes, plusieurs ego de taille identique, à un moment donné l'ambiance va être fortement tendue.
Alors, je veux bien que l'on n'accable pas nos Bleus, mais on ne peut pas dire que ce soit la faute à "pas d'chance". C'est toute une succession de mauvais choix qui a amené l'équipe de France à vivre un tel échec à la Coupe du monde. Il y a d'abord le choix du sélectionneur, je dirais même le choix de reconduire le sélectionneur. La Fédération et certains de ses membres avaient décidé en son temps de garder Raymond Domenech comme sélectionneur alors qu'il n'y avait pas sa place manifestement. Son comportement, sa communication mais surtout ses tactiques de jeux, son organisation de l'équipe et la sélection des joueurs ne faisaient pas l'unanimité parmi les spécialistes et les commentateurs. On sélectionne un joueur pour ses compétences pas parce qu'on l'aime bien ou que cela fait plaisir à telle ou telle personnalité du milieu ou de la politique. Son entêtement et son mépris l'ont amené dans un isolement total. Je ne dirai rien sur la stratégie du jeu avec le fameux 4-3-3, pourquoi pas. Ce n'est pas une question de tactiques de jeu mais bien une question d'individus. J'ajoute que ce sélectionneur n'avait aucune autorité sur ces stars du ballon rond.
Justement, les joueurs, parlons en. Comme je l'expliquais avec mon histoire de poulailler, le combat de coqs a bien eu lieu et s'est traduit sur le terrain par une mésentente, je dirais même un sabordage. Les joueurs ont oublié l'intérêt général. Le football est un sport collectif et non pas un rassemblement d'individualités. Les joueurs, enfin certains, n'ont pas su laisser au vestiaire leur vedettariat auquel ils sont habitués dans leur club respectif et dans les publicités. Peut-être aurait-on du leur expliquer que l'équipe de France représente la France et que le but doit être commun. Jouer en équipe de France n'est pas un casting pour recruteurs. Ce n'est pas non plus un défilé de mode où il faut être vu pour se retrouver à la Une des magazines.
Pour le coup, cette défaite est collective, collective des instances françaises du football au staff et aux joueurs. Tout le monde a contribué. Chercher des responsables est une perte de temps. Alors, quand j'entends la ministre des sports dire qu'elle est avec l'équipe aussi bien dans la victoire que dans la défaite, je veux bien, mais son rôle ici n'est pas de leur tendre un mouchoir mais plutôt de bien leur faire comprendre que leur participation n'a pas brillé et que tout est à remettre en cause. Elle doit faire preuve d'autorité puisque le sélectionneur n'en a pas. C'est à elle de leur faire part du mécontentement national, étant donné qu'elle représente la France là-bas, il faut aussi qu'elle représente le sentiment qui s'est emparé des Français.
Dans un sport collectif, la défaite est donc collective. Cela devra être aussi le cas dans la victoire. Dans ces cas là, on chercher toujours à mettre en avant le joueur qui a fait gagner l'équipe alors qu'il n'a pas joué tout seul. Dans un sport collectif, tout est collectif. Peut-être aurait-on dû les loger dans un Formule 1, histoire de les faire descendre de l'Olympe et pour qu'ils intègrent le fait qu'il faut avoir faim pour gagner, faim de victoire. Il ne suffit pas d'avoir de belles Nike ou Reebok fluorescentes pour marquer des buts ou faire des passes décisives. Il faut l'envie. Les Mexicains avaient cette envie, cette faim, ils ont donc logiquement gagné face à des Français qui n'avaient pas ces étoiles dans les yeux. Cette étincelle qui les animait à leur début dans les petits clubs de leur enfance. Et puis ce n'est que justice vu les conditions dans lesquelles la France a été qualifiée pour participer à cette compétition.
J'espère que Laurent Blanc saura remettre les choses à plat, saura se faire entendre et s'imposer et n'aura pas peur de se débarrasser des mauvais éléments. Un point positif cela dit, on fera des économies de légions d'honneur pour une fois.