La Baigneuse
Furtive elle ôte sa chemise et s’arrose d’eau
Par excès de pudeur sa joue éclôt
Elle accueille nue la brise juste et fluide
Allure plus subtile que l’air
Elle tend le creux de sa main comme
Empli d’eau vers une vasque pleine
Et quand elle croit avoir fini et pense
Vite prendre habit elle en voit un
Aux aguets qui la contemple de près
Elle couvre sa clarté du noir de sa chevelure
Et l’aurore recule dans la nuit
Et goutte à goutte l’eau tombe sur l’eau
(Abu Nuwâs)