On me pose souvent cette question : combien de temps est-ce que je passe par jour/semaine/mois pour tenir mon blog ?
Je devine que ceux qui s'interrogent ainsi redoutent de se lancer eux-mêmes dans un projet de ce genre. Ils craignent de mettre le doigt dans un engrenage qui pourrait, au final, broyer leur agenda et réduire en cendres leurs plannings méticuleux. Ils savent d'expérience combien l'informatique moderne peut être a) ludique, b) addictive, c) chronophage d) envahissante (cochez les cases qui vous correspondent)...
Ils n'ont pas tout à fait tort de s'inquiéter. Mais je voudrais replacer leur interrogation dans un contexte plus large que celui de l'entretien d'un blog.
S'il est une certitude que l'on peut avancer à propos de ce qu'il est convenu d'appeler le "web 2.0", c'est qu'il confronte les utilisateurs professionnels que nous sommes à une profusion d'outils de publication et de mise en réseau (networking). Comment choisir ? La société de l'hyperchoix, comme l'appellent les sociologues, nous confronte à des arbitrages délicats. Comment décider en connaissance de cause, alors qu'une nouvelle plate-forme web, évidemment incontournable, est lancée chaque semaine, ou presque.
Comment rendre visible son profil, ses services, son entreprise ? Faut-il choisir Viadeo ou LinkedIn ? A moins que l'on ne préfère 6nergies ? Et pourquoi pas Naymz ? Où héberger une page sur son expertise ? Sur MySpace, sur FaceBook, qui semble se développer à une vitesse vertigineuse ? Ou pourquoi pas sur Squidoo ? Et faut-il ensuite, après tant de dispersion, regrouper tout cela dans un Ziki ? Se forger une identité en ligne avec ClaimId ? Etc.
Vous voyez ce que je veux dire. On n'en a jamais fini. L'embarras du choix, donc le choix de l'embarras. L'instabilité du paysage des NTIC confronte l'utilisateur qui n'a pas que ça à faire à une multitude de questions - ce qui peut le pousser à ne pas choisir, et à attendre d'y voir plus clair... Au risque de perdre un temps précieux.
Je me garderais bien de prétendre livrer des certitudes: elles seraient probablement obsolètes le temps de publier cet article. Les quelques réflexions qui suivent s'adressent aussi bien à de nouveaux entrants sur la toile qu'à ceux qui ont pignon sur web mais envisagent de repositionner leur communication (qu'ils soient consultants, professionnels indépendants, dirigeants, entrepreneurs individuels, coachs, professions libérales, etc.).
1) Vous pouvez vous passer de la plupart des outils, pas d'une stratégie
Quelque soit le support, la communication exige une idée précise des cibles que l'on vise, du message que l'on veut diffuser, des objectifs que l'on se donne. Réfléchir à votre marketing personnel, affiner son positionnement, se sentir à l'aise dans les outils de communication que l'on aura choisi, c'est préparer les développements et les réussites à venir.
2) Sur Internet aussi, vos choix vous engagent
Un mauvais nom pour un blog, le choix d'une plate-forme inadaptée pour votre profil et vos services, peuvent s'avérer au fil du temps un véritable boulet – et coûter cher, en temps et en argent. Il vaut mieux, là comme ailleurs, prévenir que guérir. C'est-à-dire prendre le temps de bien définir vos besoins, pour mettre en face les moyens adéquats.
3) Ancrez votre présence virtuelle
L'objectif numéro un d'une bonne communication internet, c'est d'être aisément repérable (si l'on vous cherche personnellement, et si si l'on recherche un professionnel dans votre domaine d'expertise). Il doit exister un "lieu" où votre profil est clairement indiqué, ainsi que votre offre de services, dans des termes clairs et une présentation professionnelle. Il peut s'agit d'un blog, d'un site personnel, d'une page profil, etc. Vérifiez qu'en vous cherchant dans Google, on ne tombe pas en priorité sur des résidus appartenant à vos "vies antérieures" qui continuent de surnager dans le cyberespace…
6) Creusez le sillon
Ouvrir un blog dans un coin du cyberespace est une chose. Y drainer une audience significative en est une autre. Cela exige de la persévérance, du temps, un vrai goût pour cette activité d'écriture et d'édition, une veille sur l'évolution des thématiques que vous traitez et les autres acteurs on line (partenaires et concurrents), un suivi de votre référencement. Bref, du travail !
6) Pensez à votre audience
Pour faire venir des visiteurs sur votre profil et vos articles, laissez des traces en commentant d'autres blogs, en contribuant dans des forums, en indiquant clairement l'adresse de votre blog sur votre carte de visite et dans la signature de vos emails, en signalant votre dernier article à une liste de contacts, en indiquant des moyens simples (RSS) pour se tenir informé de votre actualité, etc.
7) Donnez un contenu original
Trop de notes sur les blogs sont des reprises sans réelle valeur ajoutée. Mieux vaut prendre le temps d'écrire de temps à autre un article vraiment fouillé sur votre domaine d'expertise et les questions qui intéressent concrètement vos clients. Vos visiteurs s'appelleront revient. Et votre référencement dans les moteurs de recherche en bénéficiera.
8) Mutualisez et multidiffusez vos contenus
Un article de qualité peut être diffusé sur agoravox, par exemple, ou dans des journaux professionnels, des forums, etc. Il suffira de l'adapter légèrement pour être en cohérence avec le support. Vous optimiserez ainsi votre temps d'écriture.
9) Soyez grégaire, créez du lien
Je recommande d'être présent sur une plate-forme de réseautage, comme Viadeo (plutôt franco-française) ou LinkedIn. Mais FaceBook est un choix alternatif à considérer, au vu de son déploiement rapide.
Retrouvez des personnes que vous avez côtoyées dans vos études, dans vos précédents postes, etc. Un contact est toujours plus efficace quand on est en terrain de connaissance. Choisissez les sites fréquentés par vos prospects/partenaire potentiels/clients. C'est une question de "zone de chalandise". Jugez les plates-formes à cette aune – c'est-à-dire à leur capacité à vous offrir de réelles opportunités de contact. Utilisez toutes les occasions pour mettre en lien ceux de vos contacts qui ont des points communs. Ils vous renverront l'ascenseur.
10) Attention à la dispersion
Il faut tenir les deux bouts. Savoir travailler sur un ou deux outils principaux – et trouver le temps d'expérimenter de nouveaux outils de communication, qui peuvent ouvrir des perspectives, et sont l'occasion de synergies inattendues. Par exemple, mes premiers pas sur FaceBook m'ont semblé assez prometteurs en créant assez rapidement des liens inattendus… (je vous invite à y rejoindre le groupe 'marketing personnel') D'un autre côté, considérez aussi que chaque fois que vous publiez votre profil quelque part (gratuitement en général), c'est une chance de plus pour qu'un client ou un partenaire vous trouve et vous rencontre… On sème ainsi des petits cailloux qui peuvent déboucher sur des opportunités qui, elles, n'ont rien de virtuel, ou pourquoi pas, sur de nouvelles amitiés.
11) Entretenez vos points d'ancrage virtuels
Votre profil évolue, votre offre de services aussi, vous
avez de nouveaux partenaires, des réalisations que vous pouvez utiliser
en références, etc. Prenez l'habitude d'enrichir votre profil en
conséquence, afin de le garder up to date.
12) Sachez déconnecter
Internet mène à tout, à condition d'en sortir. En fonction de votre agenda, consacrez du temps à rencontrer en vrai les gens que vous avez remarqué sur la toile. Si j'en crois le fabuleux succès de Meetic et de quelques autres, les réseaux ne remplacent en rien les rencontres réelles. Ils en sont l'antichambre. Certains le regrettent. La vérité c'est que la technique change l'homme, et que nous devons apprendre à en tirer le meilleur parti. Alors, bon courage, et à bientôt, sur le net ou ailleurs !
PS : Pour travailler votre Marketing personnel (notamment sur Internet), il reste des places pour les prochaines sessions de formation. N'hésitez pas à m'appeler pour tout renseignement.