Magazine Politique
Si le Président du Nouveau Centre devait confirmer son engagement dans la présidentielle 2012, il risque d'être très rapidement confronté aux rendez-vous manqués par son parti depuis 2007.
En 2007, un nouvel exécutif s'installait marqué par trois qualités majeures :
- la jeunesse : l'un des plus jeunes Présidents de l'Histoire de la République Française s'installait à l'Elysée,
- la gagne : le score obtenu ne laissait aucun doute sur le contrat de confiance,
- la tolérance : l'ouverture et l'entrée de personnalités d'opposition annonçaient des frontières politiques nouvelles.
Près de trois ans plus tard, c'est le pessismisme généralisé.
Quatre évolutions majeures sont intervenues :
- de la confiance à la suspicion : les éléments affectifs de confiance se sont peu à peu transformés en éléments quotidiens de choix qui choquent et/ou qui font peur.
En 2007, face à une nouvelle initiative de Nicolas Sarkozy, les Français se disaient "il va me séduire".
En 2010, ils se disent " il va me punir ". Le mot punir peut sembler fort mais il recouvre un sentiment de droits menacés, d'avenir de peurs, d'un quotidien de précarité.
- De la joie à la rancoeur : en 2007, le nouveau couple de l'exécutif était supposé améliorer le quotidien : gagner plus, moins de contraintes, l'énergie positive …
En 2010, les seules améliorations semblent concerner cette "nouvelle élite" à l'abri des tracasseries du quotidien, trop seule à l'abri du quotidien difficile.
- De l'union à la jalousie : en 2007, le ticket présidentiel allie l'énergie et le calme, le mouvement et la sagesse, la force et la douceur.
En 2010, l'opinion trompée par sa nouvelle élite politique cherche le moindre prétexte pour critiquer. Les qualités ne se complètent plus, elles se contrarient. Quand le Premier Ministre échappe encore à la
grisaille du jugement sur le Président, il ne protège pas, il encombre.
- De la cohérence à l'éclatement : le circuit court de démocratie entre le candidat et l'opinion, qui était un point fort d'une relation nouvelle, semble être devenu trop court. Il dénoterait un manque de préparation, de réflexion.
C'est un paysage entièrement nouveau qui a vu le jour.
A chacune de ces étapes, quel a été l'apport du Nouveau Centre ? En quoi a-t-il manifesté sa "valeur ajoutée", sa différence ?
Dans de telles circonstances, il est à craindre qu'une candidature du Président du Nouveau Centre n'apporte que des griefs supplémentaires à une liste déjà longue. Ce constat est l'aboutissement de la reconnaissance de nombreux rendez-vous manqués, c'est la somme des années perdues.