En présentant cette exposition le mois dernier sur le blog (cliquez ici : L’expo de la semaine : « Contrefaçon, la vraie expo qui parle du faux » à la Cité des Sciences ), j’avais signalé en stipulant les organisateurs (l’Institut National de la Propriété Industrielle, le Comité National Anti Contrefaçon et l’Union des Fabricants pour la Protection Internationale de la Propriété Industrielle et Artistique) qu’il y avait probablement « anguille sous roche » dans le contexte actuel de lutte contre le téléchargement illégal… Le propos d’une telle exposition ne pouvait être qu’engagé.
C’est justement ce que Yann Guégan dénonce dans son article lorsqu’il condamne la CSI de censurer les créateurs des logiciels libres. Extrait :
« C'est une simple borne audio, qui devait trôner dans un coin de l'exposition « Contrefaçon » inaugurée ce mercredi à la Cité des sciences de La Villette, à Paris. Mais les adeptes du logiciel libre pourraient bien en faire un casus belli contre l'Institut national de la propriété industrielle (INPI)
Isabelle Vodjdani, artiste et enseignante à Paris I, avait été chargée par les organisateurs de rédiger un court texte d'introduction à l'univers du copyleft, de l'open source et des licences GNU avant de l'enregistrer en studio. Vendredi, elle reçoit un mail signé par Blandine Savrda, la commissaire, l'informant que son travail a finalement été abandonné. »
La principale intéressée indique que le message de la CSI était clair quant à la raison de ce changement de dernière minute : « Notre partenaire principal, l'INPI, est farouchement opposé à ce que l'exposition donne la parole aux défenseurs du “libre”. Nous avons essayé de discuter et d'argumenter avec eux mais l'INPI reste intransigeant sur sa position. Nous sommes donc obligés, avec grand regret, de ne pas présenter votre parole que vous aviez, aimablement, accepté de rédiger et d'enregistrer. »
Au service communication de l'INPI, on se défend d'avoir influencé ce choix tandis que l’équipe de la CSI rappelle que l'institution s'investit beaucoup dans ce domaine…
Mais alors qui a décidé de cette censure, qui croire ? Un musée doit-il évacuer tout sujet qui fâche comme ici certains aspects du droit d’auteur, en occultant certaines données jugées « importantes » ?
A vous de juger…
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