« David Medioni, tu es un sale juif de journaliste, on t’a à l’œil ». C’est la teneur d’un mail que j’ai reçu, il y a maintenant quinze jours. Devant une telle bêtise, que dire ?
Il y a fort à parier que l’auteur de ces lignes fulgurantes a lu ce blog. Content de savoir que je suis lu par l’extrême droite ou par l’extrême gauche, l’une et l’autre tellement fascinées par le Hamas ou ses dérivés, qu’elles en oublient la bienséance. De la part de l’extrême droite, ce n’est pas étonnant, de l’extrême gauche c’est plus préoccupant étant donné qu’elle place, théoriquement, l’homme au centre de ses préoccupations.
Bref, « Sale Juif », voilà l’insulte suprême. Celle qui a traversé les siècles et que chaque juif a entendu un jour. Celle qui a été prononcée dans toutes les langues. Merci finalement à l’auteur de ce mail courageusement anonyme de m’inscrire dans l’histoire de mes ancêtres.
Car c’est bel et bien cela qui dérange les âpotres de l’antisémitisme ordinaire, de l’antisionisme et de toutes leurs déclinaisons. C’est cette histoire faîte de luttes, de renaissance, de questionnement et de progression constante qui dérange les antisémites de tout poil. Qu’ils ne viennent pas nous parler de la politique israélienne pour justifier leur haine. Ce qu’ils n’aiment pas c’est la capacité du peuple juif (au sens large, pas religieux) à exister encore malgré les incessants massacres qu’il a subi tout au long de l’histoire. Ce qu’ils n’aiment pas, c’est bel et bien, la capacité du peuple juif à tout questionner même le texte sacré « Bible » ou « Torah ».
Les autodafés des œuvres talmudistes tout au long de l’histoire en sont la preuve même. Le questionnement dérange. Il a toujours dérangé et dérangera toujours. Pas de bol, ce questionnement est dans l’ADN même de tous les juifs.
Alors, gardez-nous à l’œil, faites ce que vous voulez, toujours nous existerons et reviendrons pour vous questionner et pour finalement contester les ordres établis.
Et puisque Herbert Pagani dans son « plaidoyer pour ma terre » avait déjà très bien dit tout cela, je remets cette vidéo qui résonne avec ce mail blessant que j’ai reçu.