Blanc comme neige

Publié le 17 juin 2010 par Jeanyvessecheresse

Etienne Blanc, le très droitier député UMP de l’Ain et président de l’ARC (Assemblée Régionale de Coopération du Genevois) semble sur le point de faire voter un amendement au projet de loi portant sur la réforme territoriale permettant à des ensembles frontaliers regroupant tout juste 50 000 habitants de bénéficier du titre de Pôle Métropolitain. Passons sur le côté comique du label métropolitain qui serait  ainsi attribué à 50 000 âmes pour nous concentrer sur deux aspects complémentaires à ce projet.

En effet, une fois dit que ces métropoles frontalières de poche seront destinées, nous dit l’UMPiste et ancien Milloniste, « à faire le poids » face à des Genevois qui vont se gondoler en apprenant la nouvelle, ce nouveau statut est destiné, nous précise l’ami Etienne, je cite, « à inscrire ce territoire » tel qu’il est rêvé par Blanc « comme la troisième agglomération de Rhône-Alpes » derrière Saint-Etienne et Grenoble, oubliant au passage un truc qui s’appelle Lyon. Tout en remerciant le député Blanc de nous permettre d’esquisser un sourire en ces temps difficiles, un second aspect, cette fois ci inquiétant pose problème. Avec sa bonne copine la sénatrice Fabienne Keller, heureusement mise en congé par les électeurs strasbourgeois lors des dernières municipales, Etienne Blanc imagine également, si l’on décortique la prose des Echos du 15 juin, « de doter les zones frontalières d’un statut particulier ou notamment, le droit social et la fiscalité seraient adaptés pour les rendre concurrentielles et ainsi attirer les investisseurs ». Retraites, déficits, recul des droits, quand on vous dit que ces gens deviennent dangereux j’espère que chacun commence à prendre la dimension d’un phénomène qui permet même à de petits roitelets de province, comme Etienne Blanc, de nous construire peut-être le pire des avenirs.

Lyon, le 17 juin 2010