Avec quoi est-on seul ?
Sinon avec tout ce qui bouge dans le crâne ?
L'angoisse, le vide métaphysique, le grand recul
les créations,
les chatoiements de l'imaginaire
les mondes nouveaux,
dédales, méandres grisants.
Quand on pense à tout ce que peut receler un crâne !
Se peut-il que les circonvolutions physiques du cerveau soient le reflet des labyrinthes immatériels de la pensée ?
On est seul. Avec ce tsunami potentiel. Avec toutes ces agitations bariolées. Avec tout ce remue-ménage intérieur.
Uniquement seul avec ce crâne. Où ça bouillonne.
Cet espèce de chaudron, jamais en repos.
Il faut faire attention.
Il sait vous fasciner.
Tout comme il sait profiter de votre solitude; de cette oisiveté, de ce sentiment de vide qu'elle génère à tout
coup
Il ne faut pas se laisser aimanter par lui.
Car le risque de chute est toujours envisageable.
Chuter, cela veut dire se laisser gober; dégringoler en chute libre dans le puits interne.
Cela équivaut, en somme, à une implosion.
Mais oui, mesdames, messieurs, l'on peut se perdre en soi-même !
Croyez-moi, on peut y naufrager corps et bien.
Patricia Laranco.