L'Afrique du Sud rassure les investisseurs

Publié le 17 juin 2010 par Bravepatrie

Résultats sportifs mis à part, la Coupe du Monde de Football s’avère d’ores et déjà être un immense succès pour l’Afrique du Sud : organisation millimétrée, infrastructures de qualité et pérennisation de l’investissement ont établi la crédibilité de la nation arc-en-ciel aux yeux du monde entier. Un cas d’école que la France serait bien avisée de suivre pour organiser la Coupe d’Europe de 2016.

Le temps est loin où le gouvernement sud-africain violait les codes de propriété industrielle en s’appropriant indûment la formule de trithérapies anti-VIH.
Le partenariat public-privé conclu avec la FIFA™®© à l’occasion de la Coupe du Monde de Football met en évidence cette moralisation. Un partenariat gagnant-gagnant, puisque la FIFA™®© troque avec l’Afrique du Sud une vitrine en mondovision contre l’utilisation temporaire de quelques policiers et juges chargés d’assurer la sécurité de l’investissement des sponsors de ladite vitrine.

Les dangereuses terroristes qui ont failli gâcher la fête.">

Les dangereuses terroristes qui ont failli gâcher la fête.

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Les dangereuses terroristes qui ont failli gâcher la fête.

Le dernier exemple en date concerne des bombes oranges, apparemment commanditées par une marque de bière bien connue de nos lecteurs nomades et cynophiles.
A l’encontre de la Constitution, une trentaine de jeunes femmes se seraient ainsi introduites lundi dernier dans le stade de Soccer City à l’occasion du match Pays Bas - Danemark pour y porter de courtes robes de couleur orange.
Un crime grave, dans la mesure où ces robes feraient partie d’un kit de supporter offert à l’achat d’un pack de la bière en question. Or nul n’est censé ignorer la loi, et la loi stipule qu’à un match de la Coupe du Monde la seule roteuse autorisée est la Budweiser™®©, qui a payé fort cher pour ce privilège.
La FIFA™®© confirme avoir gracieusement prêté ses locaux à la police le temps d’interroger les dangereuses terroristes. Deux des femmes ont depuis été interpellées puis libérées sous caution, et l’affaire passera devant les tribunaux le 22 juin.

Au-delà du fait divers, cet étalage de longues jambes parfaitement galbées révèle le souci du gouvernement sud-africain de faire respecter les droits de ses investisseurs, ou du moins des investisseurs de ses partenaires.
Car il ne s’agit pas d’un traitement de faveur accordé exclusivement à la FIFA™®©.
Non.
La police - et bientôt l’appareil judiciaire - mobilise ses vastes moyens au nom du Contravention of Merchandise Marks Act, une loi sur le commerce datant de 1941.
Elle a bien entendu été amendée depuis, entre autres pour spécifier qu’il est absolument interdit de montrer ou citer une marque durant un événement dit protégé sans l’accord de son organisateur (pdf), mais il était de toute façon temps de dépoussiérer un peu ces vieux bouquins.
Dans le cadre de ce dépoussiérage, le gouvernement sud-africain en a profité pour se défaire d’un système de taxes compliqué et archaïque en accordant à l’organisateur d’un événement protégé le statut d’une délégation diplomatique, c’est à dire exempté de TVA et impôts sur les bénéfices à peu près partout où il se trouve ou le désire.
Certes, seule la FIFA™®© a pour l’instant bénéficié de ce statut d’organisateur d’événement protégé, mais nous ne doutons pas que de nombreux autres organismes envisageront bientôt de bénéficier de ces merveilleuses conditions.
Il se chuchote même à Tshwane que la Fédération Internationale de Macramé envisagerait de tenir son prochain congrès en Afrique du Sud.

A Phuthaditjhaba, c’est l’éclate : tout le monde est super fier de voir l’entreprenariat aussi bien traité !">

A Phuthaditjhaba, c’est l’éclate : tout le monde est super fier de voir l’entreprenariat aussi bien traité !

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A Phuthaditjhaba, c’est l’éclate : tout le monde est super fier de voir l’entreprenariat aussi bien traité !

Le législateur sud-africain a ainsi su rebondir sur la belle célébration que représente cette Coupe du Monde pour établir un cadre propice à l’entreprenariat et à la croissance.
Et la loi, c’est l’honneur.
Et rien ne vaut si cher que l’honneur.
Le contribuable sud-africain peut-être fier des efforts déployés par son pays pour faire respecter le sien.
Le contribuable français, pour sa part, bande d’expectative en attendant les mesures du gouvernement pour faire de l’Euro 2016 la plus belle des fêtes.