Hasta siempre, Homer !

Publié le 17 juin 2010 par Livmarlene

ENFIN ! Après trois ans d'une cohabitation houleuse, ma colocataire indélogeable a fini par comprendre que c'était elle, le problème de cet appartement !Celle que j'avais, dans un précédent billet, rebaptisée Homer Simpson, pour son impressionnante liste de similitudes avec le célèbre personnage de dessin animé, a mis les voiles, tiré sa révérence, pris le large, bref, elle est partie, elle et ses affaires recouvertes de poussière décennale, ses défroques amoncelées par terre, la collection de cendriers pleins qu'elle gardait dans sa chambre.Avant de poursuivre dans ma diatribe, je crois juste de faire le point sur ce qui fait d'elle une Homer en jupon (et elle en porte vraiment). Tout d'abord, vous l'aurez compris, elle n'est pas ce que j'appellerais une fée du logis. Elle a une fâcheuse tendance à laisser traîner tous ses détritus et sa vaisselle sale partout dans l'appartement. Sa vision du partage des tâches ménagères consiste à ne rien faire, bien consciente que le plus gêné des trois finira par prendre l'éponge. Mais tout comme Homer, au fond, elle n'est pas méchante, je dirai même qu'elle a assez bon coeur. Elle adore manger et quand elle cuisine, il n'est pas rare qu'en contrepartie d'un bazar quasi cataclysmique, elle nous laisse une bonne portion de gâteau au chocolat maison, de pastel de choclo ou de farcis niçois. Elle a horreur du sport, ce qui lui vaut une silhouette assez ronde, mais contrairement au papa de Lisa et Bart, la Nature l'a dotée d'une morphologie élancée. Elle dort beaucoup et adore aller descendre des pintes (pas chez Mo, au Shakespeare, c'est déjà plus class) jusqu'à être torchée comme un cul de bébé ! Mais elle dévore aussi une littérature variée, ce qui en fait une personne très cultivée, de conversation agréable.Tout ça pour dire que malgré tous ses travers, je l'aime bien... Ce qui ne m'empêche pas de me réjouir de son départ. Car depuis que la voilà partie (avec le frigo, la machine à laver et la cuisinière tout de même), je m'aperçois du nombre de concessions que numéro trois et moi avons acceptées.En quatre jours de vie à deux (la nouvelle arrivante n'a pas encore posé ses valises chez nous), nous avons entièrement ravalé la chambre d'Homer, lessivé la cuisine, jeté toute la vaisselle ébréchée, repeint des murs, retiré de la déco de mauvais goût à laquelle Miss Simpson tenait (à tel point qu'elle nous l'a laissée, c'est dire).C'est trois ans de frustration qui part dans le jus noirâtre de nos éponges. St Marc lave tous les péchés hygiéniques qu'elle ne pouvait cesser de commettre, malgré nos disputes répétées à ce sujet.C'est dingue, en trois ans, c'est la première fois que je me sens délestée d'un poids, celui d'une coloc trop différente pour que nous puissions nous entendre sur les règles de vie. Je sais que j'ai ma part de responsabilité dans cette situation qui a trop perduré avant de trouver son heureux épilogue.Si au début, j'ai cru qu'en rendant l'appartement plus propre, plus fonctionnel, je lui donnerais goût à un peu plus de confort, je n'aurais pas dû rester en voyant que ce n'était pas le cas. Chacun a son histoire. Elle celle d'une mère qui l'obligeait à s'acquitter de nombreuses corvées auprès des chèvres qu'elle élevait, la dégoûtant ainsi de tout ce qui est contrainte. Moi, celle d'une maman qui m'a élevée dans un milieu où l'eau de javel régnait en maître absolu, incrustant en moi une profonde intolérance à la saleté (et à l'odeur de la javel aussi).Nous nous sommes mutuellement appris des choses.Elle m'a dit avoir compris qu'un peu de rigueur ne faisait pas de mal. De mon côté, j'ai évolué vers un peu plus de tolérance, ce que je crois sincèrement bénéfique.Une page se tourne, la nouvelle arrive pour de bon demain.Et après une période de jachère forcée par mes activités débordantes, je vais revenir entretenir ma petite fleur de cactus !