Peter Sauber a qualifié d'« inacceptables » les problèmes moteur qui ont frappé sa Sauber-Ferrari C29 depuis le début de la saison. L'écurie suisse a abandonné 12 fois en 16 départs avec ses deux pilotes et le V8 Ferrari que lui fournit le constructeur italien est souvent en cause.
Le suisse, de retour aux commandes de son équipe fondée en 1993, et après
les quatre dernières années sous le contrôle de BMW, espérait sans doute bien mieux. La C29 n'est pas performante mais en plus, elle n'est pas fiable. Et cette fiabilité irrite quelque peu le
businessman helvète, qui ne peut que constater le seul petit point à son compteur en 2010.
« Allons tout de suite aux faits. » débute Peter Sauber lors de son interview, s'attaquant également aux anciens meneurs de l'équipe de ces dernières années : « La C29 est une
monoplace vraiment mauvaise, nous ne pouvons faire que quelques ajustements pour l'améliorer. C'est un cadeau de départ désagréable de BMW et Willy Rampf. Notre seul espoir repose désormais sur
la C30 de la saison prochaine. »
Mais le fondateur de l'équipe d'Hinwil est plus préoccupé par les multiples casses moteur dont ses pilotes sont victimes que des erreurs de son pilote rookie, Kamui Kobayashi : «
Après son erreur qui lui a coûté un abandon au Canada, Kamui est immédiatement venu dans mon bureau pour s'excuser. » révèle le suisse. « OK, c'est le prix à payer de démarrer avec
un novice. Mais cinq casses du moteur Ferrari en huit courses, nous ne pouvons l'accepter, cela ne nous aidera assurément pas à joindre les deux bouts.
»
« Il y a une règle de huit propulseurs par pilote et par saison mais nous aurons certainement besoin de plus, et il en résultera des pénalités de dix places sur la grille de départ. » s'inquiète Sauber.
Ce manque de fiabilité avait aussi frappé la Scuderia Ferrari en début de la saison, ce qui avait poussé la FIA (Fédération Internationale de l'Automobile) à rompre exceptionnellement le gel des moteurs pour permettre à Ferrari de modifier son V8. « Ferrari a résolu ses problèmes mais Sauber en est encore la proie. » déclare pour sa part l'essayeur de Ferrari, Marc Gene. « C'est quelque chose sur lequel l'équipe va se pencher sérieusement. Il y a deux mois nous connaissions les raisons mais maintenant ça devient très étrange. Il va donc leur falloir travailler avec Ferrari pour analyser la situation. »
L'espagnol sous-entend cependant que les problèmes ne sont pas directement liés au bloc propulseur livré par Ferrari, mais peut-être à la C29 elle-même : « Il est tout de même surprenant que l'autre écurie cliente, Toro Rosso, n'ait pas ces problèmes de moteur. »