La connaissance des mathématiques ne constitue pas un rempart efficace contre les écueils des jeux de hasard, démontre une étude réalisée par des chercheurs de l'Université à Laval à Québec, qui s'interrogent sur la pertinence d'inclure des notions de mathématiques dans les programmes de prévention du jeu excessif. Les chercheurs ont évalué les croyances erronées et les comportements irrationnels face au jeu chez deux groupes de sujets très distincts sur le plan de leurs rapports aux chiffres : le premier groupe était formé d'étudiants universitaires inscrits dans des programmes à forte composante mathématique tandis que le second était constitué d'étudiants provenant de programmes d'arts, d'histoire, de littérature et de philosophie et n'avaient suivi aucun cours de mathématiques à l'université.
Malgré leur bagage mathématique, les membres du premier groupe entretiennent plus de croyances erronées dans la notion de hasard que l'autre groupe d'étudiants, a révélé un test standard administré par les chercheurs. Invités à générer une séquence de 100 "pile ou face" conforme à celle que produirait le hasard, 70% des étudiants du groupe maths ont eu recours à une stratégie pour y arriver, contre 50% des sujets de l'autre groupe. Or, pour reproduire fidèlement le hasard, il faut réussir à faire abstraction des résultats obtenus précédemment, et non s'en inspirer, chaque événement étant indépendant de ce qui s'est produit auparavant. La plupart des programmes de prévention du jeu excessif incluent des notions de base en mathématiques qui initient les participants aux concepts de chance, de statistiques et de probabilités. La connaissance des mathématiques, croyait-on, devait aider les joueurs à développer leur jugement critique et à éviter les pièges du jeu excessif.
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