L'épouvantail

Par Heloize

Dans le cadre de l'opération Masse Critique organisé par Babelio, j'ai pu lire L'épouvantail, dernier né de Michael Connelly, un de mes auteurs préférés de romans policiers. C'est dire si j'étais enthousiaste en commençant ma lecture.
4e de couverture
: Viré du L.A. Times, le journaliste Jack McEvoy hésite entre le dégoût et la rage. Mais c'est la fierté qui finalement l'emporte : avant de partir, il va écrire l'article de sa vie. Et les pontes de la direction n'auront plus que leurs yeux pour pleurer. A priori, l'histoire d'Alonzo Winslow, un dealer meurtrier de 16 ans, n'a rien de prometteur : le gamin a avoué. Mais d'autres meurtres, bien qu'antérieurs, semblent prouver le contraire. Embarqué dans une aventure qui le dépasse, Jack lance un S.O.S. à Rachel Walling, l'agent du FBI qu'il aime depuis toujours. Sans se douter que dans le même mouvement, il enclenche le piège machiavélique tendu par un tueur d'une intelligence et d'une cruauté ahurissantes.

Je ne suis pas familière du personnage de Jack McEvoy, ayant plutôt l'habitude de lire les enquêtes de Harry Bosch, membre, un brin désabusé, du LAPD (Los Angeles Police Department). Mais, il ne m'a pas fallu longtemps pour m'attacher à ce journaliste sur le retour. J'ai trouvé originale la façon dont l'enquête nous est racontée. On connaît assez rapidement l'identité de l'assassin (même si on ne sait pas réellement qui il est) mais on suit de manière parallèle la progression des recherches de Jack McEvoy et les réactions de l'assassin... L'alternance entre les chapitres rédigés à la première personne, du point de vue de McEvoy, et ceux rédigés à la troisième personne mettant en scène les pensées de l'assassin, est ainsi, selon moi, intéressante. Certains pourront trouver que, du coup, on sait trop vite qui est le tueur recherché (ce qui n'est pas forcément vrai) mais je trouve que la tension est alors reportée sur le lien qui se tisse (et le jeu du chat et de la souris qui en découle) entre l'assassin et le journaliste sans que celui-ci n'en ait conscience.
J'ai également apprécié l'évocation du journalisme, le travail dans la salle de rédaction, la concurrence acharnée, ainsi que les problèmes des journaux "papiers" à l'heure d'Internet. La toile est d'ailleurs au cœur de l'enquête, celle-ci tendant à mettre en lumière la vulnérabilité des personnes quand on parvient à infiltrer leurs mails, leur ordinateur pour recueillir (ou détourner) des informations.
J'ai donc lu ce livre avec grand plaisir et rapidement, malgré les 500 pages. Je le conseille donc, à l'instar de tous les autres Connelly (je garde quand même une préférence pour l'inspecteur Harry Bosch).
Je remercie le site et Les Éditions du Seuil pour m'avoir offert ce livre et m'avoir permis de passer un très bon moment de lecture !