Il essaie, il gesticule, il n'oublie pas d'acheter une glace à deux boules face aux caméras (il est américain tout de même ...), il invective poliment les grossistes en pétrole ... mais le discours du Président américain ne convainc pas, n'a pas convaincu et n'est pas près de convaincre ses compatriotes... qui vive une double désolation : environnementale et politique ...
C'est que Barack Obama, parlant en direct de son bureau ovale, n'avait pas les propositions attendues, n'avait pas les idées concrètes escomptées pour nettoyer les côtes américaines... Nul dans la gestion de la marée noire, c'est ainsi que les américains ont jugé leur président aux mille et un messages de paix et d'espoir, intentions vagues qui laissent grandes ouvertes les portes des critiques à ses détracteurs.
Voir se diluer un président dans la réalité est forcément triste quand on mesure l'importance de la fuite en mer ...
La presse s’interroge donc naturellement sur l’intérêt de l’intervention d’Obama dont l'envie est perceptible mais dont le registre sentimental utilisé et l’absence de plan concret, rend quelque peu pathétique.
C'est donc un immense « no comment» que les américains adressent au Prix nobel de la Paix...
Pourtant Obama voulait cette intervention comme une déclaration de guerre aux lobbys de l’industrie pétrolière et aux législateurs corrompus. Il espérait passer de la défense à l’attaque en poussant à un changement de politique énergétique. Ses soutiens rappellent qu'il a su saisir l’opportunité de transformer un fardeau en arme politique, que les éoliennes et les panneaux solaires, qu'Obama appelle de ses vœux, ne pourront pas remplir les réservoirs des véhicules et ne réduiront pas le besoin de forages en mer.
La marée noire qui touche les côtes du Golfe du Mexique représente un Exxon Valdez tous les quatre jours. Les électeurs démocrates ne devraient pas tarder à fuir dans les mêmes proportions.