Etat chronique de poésie 918

Publié le 17 juin 2010 par Xavierlaine081

918

“La voie du ciel est celle 

Qui vainc sans batailler 

Qui répond sans parler 

Qui vient sans qu'on l'appelle 

Et qui œuvre sans se forcer” 

 Lao Tseu, Tao-tê-king 

Alors nous ouvrons les persiennes sur un jour qui pleure

Un chagrin d’aurore suit son cours aux ruisseaux de la vie

Qu’un oiseau chante entre deux pyramides blanches

Le marronnier n’y prend pas garde

Il agite ses feuillages dans la main d’un vent guérisseur

Un front noir se penche sur la terre assoupie

Une vague soupçonneuse déjà se profile à l’horizon de nos réveils

Nous nous persuadons d’être invincibles

Quand nous ne sommes que brindille lestée d’os

*

Pleure l’aube en ces vasques d’étonnement et de loisir

Notre errance n’est rien d’autre que la poursuite du voyage

Nous voici contraints à l’immobilité économique

Nous devons nous contenter de laisser nos pensées voguer

Sur les pas de ces explorateurs qui nous ont précédés

Vivre est aujourd’hui un privilège

Aux temps croisés d’Orwell et d’Huxley

*

Les nouveaux esclaves courbent une échine en longs cortèges définitifs

Les rois de ce temps n’ont que mépris pour leurs sujets

*

Le ciel pleure à chaudes larmes

Sur les épaules fourbues

Les heures nous sont comptées

.

Celle de l’éveil a sonné

.

Manosque, 4 mai 2010

©CopyrightDepot.co 00045567