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“La voie du ciel est celle
Qui vainc sans batailler
Qui répond sans parler
Qui vient sans qu'on l'appelle
Et qui œuvre sans se forcer”
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Lao Tseu, Tao-tê-king
*
Alors nous ouvrons les persiennes sur un jour qui pleure
Un chagrin d’aurore suit son cours aux ruisseaux de la vie
Qu’un oiseau chante entre deux pyramides blanches
Le marronnier n’y prend pas garde
Il agite ses feuillages dans la main d’un vent guérisseur
Un front noir se penche sur la terre assoupie
Une vague soupçonneuse déjà se profile à l’horizon de nos réveils
Nous nous persuadons d’être invincibles
Quand nous ne sommes que brindille lestée d’os
*
Pleure l’aube en ces vasques d’étonnement et de loisir
Notre errance n’est rien d’autre que la poursuite du voyage
Nous voici contraints à l’immobilité économique
Nous devons nous contenter de laisser nos pensées voguer
Sur les pas de ces explorateurs qui nous ont précédés
Vivre est aujourd’hui un privilège
Aux temps croisés d’Orwell et d’Huxley
*
Les nouveaux esclaves courbent une échine en longs cortèges définitifs
Les rois de ce temps n’ont que mépris pour leurs sujets
*
Le ciel pleure à chaudes larmes
Sur les épaules fourbues
Les heures nous sont comptées
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Celle de l’éveil a sonné
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Manosque, 4 mai 2010
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