J'ai fait allusion dans un précédant message au côté « Monde diplo » du principal protagoniste du roman de Percy KEMP. J'ai pensé à vous offrir ce petit florilège.
« Ce peuple [les Américains] désormais ignorant a définitivement tourné le dos à la raison pour ne plus suivre que ses pulsions; il s'est détourné de la vérité pour ne plus écouter que ses préjugés. Il est de ce fait devenu une proie facile pour les démagogues, pour qui l'ignorance est pain béni. Est-ce là la liberté chérie des États-Unis ? Est-ce là leur démocratie ? » (p. 115)
« Car, si les frères ennemis républicains et démocrates différaient dans leur appréciation de la guerre (les premiers y voyant la continuation de la politique par d'autres moyens alors que les seconds envisageaient la politique comme la continuation de la guerre par d'autres moyens), tous s'accordaient à dire que la politique étrangère n'était jamais que la continuation de la politique intérieure par d'autres moyens » (p. 186).
« Lorsqu'on érige la démocratie en dogme, qu'est-ce qui la différencie encore de la théocratie ? En s'arrogeant le monopole de la vérité et en faisant de la démocratie un passage obligé hors duquel il n'y aurait ni salut ni répit, l'Amérique aura fait plus fort que le monothéisme qui, en se substituant jadis au polythéisme, a imposé le dogme là où il n'y avait que piété. » (p 209).
« … quand nous voyons les impérialistes américains, les mains noircies du sang d'autrui, se blanchir en élisant un Noir à la Maison-Blanche … » (p 284).
« Seul un intellectuel peut soutenir deux thèses contraires en même temps et continuer de fonctionner comme si de rien n'était » (p. 339).