Les mêmes (en pire)

Publié le 16 juin 2010 par Ladytelephagy

16 juin 2010

Les mêmes (en pire)


Boy not happy. Girl not happy.

Bienvenue dans le monde des comédies romantiques, ce petit coin d'Enfer où le scénario a vite fait d'être généré par un logiciel, un peu comme la collection Harlequin mais en plus agaçant. Oh, ce n'est pas une question de nationalité, et même pas forcément une question de genre : ce phénomène existe absolument partout. Le problème c'est que, dans le cas des comédies romantiques (un genre qu'on croit cantonné au cinéma jusqu'à ce qu'on rencontre les séries asiatiques), les exemples proviennent tous de dorama. Ce qui n'est pas vraiment propre à aider la réputation des séries asiatiques auprès du public occidental, avouons-le. Comme toujours, même s'il y en a des bonnes, les mauvaises leur feront toujours mauvaise presse.

Pour que ce soit fait une fois, et une fois pour toutes, laissez-moi vous présenter les protagonistes : il y a le Garçon, et puis il y a la Fille. Et ils ne sont pas heureux. Leur vie est remplie, pleine à craquer, d'insatisfactions, de frustrations, d'envie d'être ailleurs que là. Un peu comme le spectateur qui regarderait une comédie romantique, si vous voulez.

Boy meets Girl. By chance.

C'est là qu'intervient le troisième personnage principal, celui qui est commun à toutes les séries du genre : le hasard. Si le hasard devait toucher des royalties à chaque fois qu'une comédie romantique lui met une rencontre sur le dos, le hasard  n'aurait plus besoin de travailler pour gagner sa vie.

Voilà donc que Boy, sans la moindre raison apparente si ce n'est que ça arrange bien les affaires des scénaristes (qui dans le cas contraire seraient obligés d'inventer une bonne raison), fait la rencontre de Girl. Mais ce n'est pas un de leurs amis communes qui les présente l'un à l'autre, ils ne se rencontrent pas pendant le pot de Noël de leur boîte, ils ne sont pas inscrit dans le même club de peinture sur soie, non, ils n'ont aucune raison de se connaître, pour la bonne raison qu'ils n'ont rien en commun. En fait, leur seul lien est le hasard, et uniquement lui. Et le hasard se manifestera une fois, deux fois, cent fois s'il le faut, pour le prouver.

Boy and Girl don't get along.

Chamailleries constantes sont au programme. Le hasard passe son temps à les rapprocher, et leur instinct les pousse à se séparer. N'importe qui comprendrait la leçon mais non. Cela dit, c'est sans doute le point le plus soumis à des variations : Boy méprise-t-il Girl parce qu'elle ne sait pas utiliser une brosse à cheveux ? Girl en veut-elle à Boy parce qu'elle n'a pas immédiatement fait l'objet de ses intentions les plus bienveillantes ? Boy et Girl sont-ils d'une classe sociale différente ? En cas de panne d'inspiration, le scénariste jouera la réponse aux dés. Le hasard, encore.

Boy and Girl have to spend time together.

Bon le hasard c'est bien, mais on va pas attendre que ces deux-là se tombent dessus tous les 30 ans parce que sino on n'est pas couchés. Il faut donc trouver une excuse pour qu'ils passent plus de temps ensemble qu'il n'est humainement possible de le faire avec quelqu'un qu'on exècre. Ça justifie les disputes qui sinon sembleraient plaquées, tout en les empêchant de considérer sérieusement l'idée de sortir l'un de la vie de l'autre.

Boy has Girlfriend. Girl has ex-Boyfriend.

Ou l'inverse. Ou les deux. Ou des potentiels Girlfriend et Boyfriend. L'essentiel c'est qu'on insère deux personnages qui mettent le couple (déjà fragile) en péril, suffisamment pour balader la spectatrice pendant toute une saison, mais pas assez pour que Boy et Girl comprennent qu'ils ne sont pas obligés de finir ensemble.

Boy falls in love with Girl. She doesn't notice.

Également disponible dans la version où c'est Girl qui flanche et Boy qui attend la fin de la saison/série pour se réveiller. Oh hé, garçon ! Ah qu'il est con.

Happily ever after.

Ah bah putain, ça y est, ils ont fini par conclure. Une fois, puis ils se sont séparés, deux fois, et puis en fait non, trois fois et c'est la bonne. Mais à la fin de la série, les scénaristes ont décidé de les mettre à la colle et on peut rentrer à la maison. La vache, ça a vraiment duré des plombes, cette connerie.

Dans le pilote de Coffee House, on a tout vu sauf le happy end. C'est vous dire à quel point on a l'impression qu'on va gentillement se faire promener pendant les épisodes à venir. Ajoutez à cela un gag scato qui dure au moins 5mn, et une héroïne avec une tête d'abrutie finie, et vous avez gagné le gros lot.
Cette semaine, les Coréens me tapent un peu sur les nerfs. J'aurais dû commencer la saison par Nappeun Namja...

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture, mais pas de courage : la fiche Coffee House de SeriesLive.

Coffee House, Nappeun Namja