A la galerie Interface (12 rue Chancelier de l’hôpital, dijon) jusqu’au 17 juillet, à voir une expo d’une dizaine d’ élèves des Beaux Arts intitulée « les péripéties de l’invention ».
Intéressant, vraiment, de voir ces idées de jeunes créateurs en train de prendre (comme un ciment), de faire leur chemin…Pour certains, c’est déjà une œuvre en marche, avec un fil conducteur. Pour d’autres, c’est encore un balbutiement.
Mes préférences, pour une fois, vont aux vidéos.
Celle d’Alexia Chevrollier (au fond du couloir, « Dégâts des eaux ») montre des mini poupées en papier, inertes, posées les unes à côté des autres. Danseuses endormies. La main de l’artiste se faufile de temps en temps, et de sa pipette laisse tomber quelques gouttes d’eau. Les figurines se mettent alors en mouvement sous l’effet de l’eau. Tournent. Lèvent les bras. Tombent. Le son est celui d’un froissement de papier: celui de la fabrication de ces petites marionnettes. Fragilité de la vie. De la création. Pouvoir du créateur, aussi. Tout pouvoir. De faire naître et de détruire.
Celle de Marion Berry (à la cave, « Cords ») montre une musicienne qui bricole son instrument. Le tournevis est devenu l’outil de la musicienne. Elle lui démonte l’âme à cette pauvre guitare électrique dont les cordes pendouillent et qui émet des dissonances tels des gémissements de douleur. Jusqu’à être réduite au silence. Elle la charcute, lui cherche les tripes… dans une espèce d’intimité cruelle. Mais peut-être est-ce pour mieux la connaître et lui faire sortir, la prochaine fois, encore davantage de son cœur musical…
Sinon, j’ai aimé la concrétion d’Emma Perrochon et Frédéric Sanchez (« Projections »). Spectaculaire, avec ombres projetées. L’idée de base est une tradition finlandaise (de l’étain fondu jeté vite dans l’eau pour interpréter la forme obtenue et y lire l’avenir) Mais ça donne ici une sculpture abstraite scintillante, aux formes esthétiques séduisantes. Emma donne aussi à voir un volume suspendu fait de contrastes entre métal froid-coupant et fleurs de terre non cuite souples-douces.
Et puis, enfin, j’ai été intéressée par les sculptures de Antoine Nessi (« naughty boys ») moulages de machines-outils qui deviennent presque des bustes d’humains, tout en restant volumes abstraits. Ambiguïté…
Les autres œuvres ont toutes un élan inventif, c’est sûr , comme ces pilules dans leurs emballages, métamorphosées en petit diamants…(j’ai un peu de mal avec les accumulations qu’on a vu et revu…mais bon, surtout les matériaux du bâtiment…)
Désolée pas de photos j’avais oublié mon appareil et même mon téléphone…Un excellent papier de Jonas sur cette expo, accompagné de photos extras, est à voir dans dijonscop.fr du 5 juin dernier. Vous allez bien trouver…
Et à Interface, vous avez toujours la possibilité d’avoir une visite agréablement guidée…