Race et saucisson

Quand bien même les organisateurs de l'apéro "pinard et saucisson" à la Goutte-d'Or seraient d'affreux fachos, l'interdiction prononcée par la préfecture - à l'instigation de tout ce que l'extrême-gauche compte d'ennemis des libertés ainsi que de Delanoë dans le rôle de l'hypocrite de service - est une faute juridique et politique. D'abord, considérer que manger du sauciflard et boire du vin dans la rue à Barbès est une provocation raciale revient à assimiler race et religion. On peut être arabe et aimer passionnément l'andouille de Guéméné et le Bourgogne. Ceux qui ne veulent pas en manger ou en boire ne le font pas pour des raisons raciales mais religieuses. La confusion entre les deux est précisément ce que tout laïc et tout républicain doit combattre avec force. La "racialisation" des enjeux religieux est ce que les racistes d'un côté et les fanatiques à poils longs de l'autre tentent d'obtenir et, grâce aux ennemis de la liberté et aux démagogues de la mairie, ils viennent d'avoir gain de cause. Du pain bénit pour les communautaristes.

Au passage, relevons qu'il existe aussi une charcuterie halale ou cacher et que, pour les Juifs pratiquants, un apéro saucisson-pinard est parfaitement possible. Pour les musulmans, ils remplaceront le pinard par du jus de raisin et le tour sera joué. Pourquoi ces croyants ne se sont-ils pas joints pacifiquement à l'apéro programmé avec leurs propres délicatesses ? C'eût été une manière plus habile et non-violente de désamorcer le coup monté par l'extrême-droite, si tel était le mobile réel et l'idée inavouée de l'apéro saucisson-pinard. N'est pas Gandhi qui veut ...

Reste la question du trouble à l'ordre public. Pourquoi devrait-on interdire ce rassemblement ? Parce que ses adversaires, nous expliquent Delanoë et les idiots utiles de la gauche radicale, menacent de protester violemment. Ainsi, dès que vous voudrez exercer une liberté, on pourra vous le refuser au motif que vos ennemis ne sont pas contents et qu'ils envisagent de vous casser la gueule ! C'est la double peine pour les libertés publiques, un sophisme inquiétant ... Les atteintes au droit de se rassembler doivent être strictement limitées et fondées non sur les intentions prêtées aux organisateurs d'une telle manifestation mais sur des éléments objectifs. La droite parisienne a tort de se laisser impressionner par le charabia liberticide de Delanoë quand bien même il est relayé par Fadela Amara.

Enfin, toute cette agitation vient du fait que, depuis des mois, les abords de la rue Myrha sont transformés en mosquée à ciel ouvert le vendredi soir sous prétexte que les lieux de culte seraient en nombre insuffisant. Mais, comme les traditionalistes et réactionnaires ont le vent en poupe, ces lieux seront de plus en plus insuffisants ! Malgré les dizaines de millions d'euros dépensés illégalement par la mairie pour une mosquée déguisée en centre des cultures musulmanes. Jusqu'où ira le grignotage de l'espace public par les religions ?

Le Delanopolis avait, l'été dernier, mis en ligne un reportage très dérangeant sur ce qui se passe actuellement à Barbès (voir en cliquant là ). Nous y ajouterons aujourd'hui un article rédigé par une journaliste et posté sur le nouveau site "Enquête et Débat" de Jean Robin, dont nous saluons la mise en ligne ( cliquez là ).

Enfin, nous retrouvons la pitoyable mairie delanoesque qui a définitivement abdiqué la défense de la laïcité et de la liberté sur l'autel de la démagogie et du clientélisme. De gauche, disent-ils ...