Cela a fait grand bruit il y a deux semaines : le député UMP Gilles Carrez, président du Comité des finances locales, a proposé une augmentation des PV de stationnement de 11 à 20 euros, soit une hausse de près de 82 % !
À l’origine de ce quasi-doublement des PV de stationnement, qui constituent les infractions les moins graves du Code de la route, la volonté de l’État de trouver de nouvelles recettes fiscales en cette période de crise . Gilles Carrez est bien placé pour connaître l’état des finances publiques, puisqu’il est, outre le président du Comité des finances locales, le rapporteur général de la commission des Finances de l’Assemblée nationale et le président du Conseil d’orientation des finances publiques !
On comprend que l’État soit aux abois. Mais est-ce à l’automobiliste de payer ses libéralités budgétaires ?
Pour l’instant, les autres amendes prévues par le Code de la route ne devraient pas augmenter. Mais la disproportion qu’occasionne l’augmentation des PV de stationnement laisse à penser que les autres amendes devraient suivre la tendance : à 20 euros le PV de stationnement, il n’est pas beaucoup plus grave, en termes d’amende, de se rendre coupable de stationnement gênant (35 euros). Est-ce bien normal ?
Le plus problématique de cette mesure est qu’une partie du surcroît de recettes devrait aller à l’aménagement des grands centres urbains. Or, comme nous l’avons rappelé dès l’ouverture de ce blog, les automobilistes qui habitent en banlieue, dans les petites communes ou à la campagne sont majoritaires en France. Pourquoi l’automobiliste lambda, qui aura dépassé de quelques minutes son horaire de stationnement, devrait-il payer pour l’aménagement des grandes agglomérations, alors que sa petite commune manque déjà de places de stationnement ? Il y a là un « deux poids, deux mesures » difficilement compréhensible dans une période où l’on demande aux Français, et donc aux automobilistes, de se serrer la ceinture.