Le couperet est tombé, Eric Woerth a annoncé mercredi 16 mars la mise à mort de la retraite à 60 ans et le passage de l’âge légal de départ à 62 ans. Dans le même temps la durée de cotisation continuera d’augmenter jusqu’à 41,5 ans en 2020. L’augmentation des cotisations des fonctionnaires équivaut purement et simplement à une baisse de salaire. Toute reconnaissance de la pénibilité est évacuée. Pour celles et ceux qui ont connu chômage, précarité et interruption de travail, l’âge pour toucher une pension sans décote est repoussé à 67 ans.
Les inégalités qui frappent les femmes dont les retraites sont déjà largement inférieures à celles des hommes seront encore renforcées. Quant aux jeunes qui cumulent galère, chômage, petits boulots, la réforme Woerth-Fillon-Sarkozy leur prépare des retraites de misère.
Le gouvernement a vraiment décidé de taper fort, sur tous les salariés, sur tous les paramètres.
Un affrontement décisif pour la suite
Alors pour toute la gauche, syndicale ou politique, pour l’ensemble du mouvement social ce n’est pas le moment de tergiverser. C’est le moment de jeter toutes nos forces dans la bataille, parce que c’est maintenant et sur ce terrain des retraites que se joue le rapport de force entre une poignée de capitalistes et un gouvernement tout à son service d’un côté et l’immense majorité de la population qui refuse de travailler plus longtemps de l’autre.
Notre défaite signifierait outre un recul historique de nos droits et une confiance accrue pour les classes dirigeantes. Elle les mettrait en situation de force pour nous faire payer leur crise, dans la lignée de ce qui se passe actuellement dans d’autres pays européens.
Le 24 juin, une nouvelle étape à réussir... pour continuer !
Sans hésiter, il faut réussir la journée de grève et de manifestations du jeudi 24 juin. Le gouvernement doit recevoir immédiatement la réponse à son projet de loi. Cette réponse doit être massive et catégorique. Sa réforme des retraites, c’est NON. Nous en exigeons le retrait pur et simple.
Les suites dépendent du succès de cette journée. Mais le succès du 24 juin dépend aussi des suites. La motivation pour réussir cette journée sera d’autant plus forte qu’elle apparaîtra comme une première riposte aux annonces du gouvernement, riposte s’inscrivant dans un véritable plan de mobilisation.
La grève générale pour le retrait du projet de loi.
Le rendez-vous suivant ne peut pas attendre mi ou fin septembre. Pour ne pas laisser retomber la pression nous avons besoin dès maintenant d’une stratégie pour construire une grève générale, un mouvement prolongé de blocage de l’économie. Cela ne se fait pas en un jour.
Mais dans les entreprises, dans les syndicats, dans les collectifs unitaires, des équipes militantes se mobilisent et peuvent pendant tout l’été, être présentes partout, prendre des initiatives pour maintenir et faire grandir un climat de mobilisation générale afin d’être prêts pour le débat parlementaire qui débutera le 6 septembre.
C’est maintenant et dans l’unité la plus large que doit se préparer la suite : une grève générale à la rentrée.