Eric Woerth a présenté ce matin l’avant-projet de loi sur la réforme des retraites. Sans surprise, c’est un report de l’âge de départ en retraite qui a été choisi par le gouvernement : 62 ans en 2018. Celle-ci sera progressive et applicable par tranche d’âge. Ainsi toutes les personnes nées à partir de 1951 cotiseront 4 mois supplémentaires par an jusqu’à atteindre les 62 ans en 2018.
Sarkozy plutôt que Fillon
Une légère divergence de position existait jusqu’alors entre Matignon et l’Elysée. Ainsi le premier Ministre François Fillon, dans une démarche plutôt budgétaire, prônait un départ à 63 ans. Inversement, le Président de la République, Nicolas Sarkozy, avançait une idée plus sociale avec un départ à 62 ans.
L’Elysée a donc eu le dernier mot, souhaitant éviter au maximum un rejet de la part de l’opinion d’une réforme devenue une nécessité économique.
Prise en compte de la pénibilité
Le ministre du budget a envoyé un signe fort aux salariés concernés par des emplois dits pénibles ou qui entraîne une usure prématurée des organismes. Si ses exemples ont été l’éboueur et l’ouvrière, il va s’en dire que de ne nombreuses autres qualifications seront concernées.
De même, les jeunes travailleurs, c’est à dire les salariés qui ont commencé à travailler avant leur 18 ans conserveront un départ à la retraite à 60 ans. Ceux qui ont été encore plus précoces, pourront se retirer de la vie active à partir de 58 ans.
Objectifs équilibre
Eric Woerth a été clair sur le sujet du modèle de retraite à la française. La répartition continuer donc d’être le mot d’ordre. Le gouvernement souhaite un retour à l’équilibre du financement des Caisses de retraites à terme, à commencer par une réduction de 50% du déficit dès 2018.
Les hauts revenus seront ainsi mis à contribution, ce qui égratigne quelque peu le fameux bouclier fiscal mis en place par Nicolas Sarkozy.
Attendons donc de voir le passage du projet de loi devant le Parlement d’ici quelques jours et surtout la réaction des principaux concernés, les contribuables mais également les partenaires sociaux.