Lorsqu'il s'agit de football, il est fréquent que la confusion règne et favorise une supposée séparation stricte des sentiments et des pratiques : un monde populaire et beauf, pro, et un monde élitiste, intellectuel, anti (mais aussi pro, puisque, pendant que les masses s'abrutissent d'histoires de matchs, on peut faire des affaires tranquilles). Il était une fois un jeu devenu une industrie d'industries, dirigée par une internationale affairiste. Des poches privées, l'argent coule à flot : spectateurs, investisseurs, mafieux, avec des joueurs qui gèrent leurs affaires, à des niveaux pas du tout concernés par "la crise" - quelle crise ? ! Mais en dehors, à côté de cette appropriation d'un jeu par une Internationale capitaliste qui se sert de tout dans cette industrie d'industries (car comme dans le cochon, tout est bon... !), par exemple en implantant dans les têtes le principe d'une aristocratie financière dont les revenus peuvent toujours augmenter vers l'Infini, à côté de ce Casino sous contrôle, il y a, la Balle, le Jeu, les règles. La Balle : sphère, divine, qui se prête à tout, qui obéit à la main (c'est interdit pour tous les joueurs sauf le gardien), aux pieds, mais aussi à la tête, au torse, aux cuisses, qui obéit très religieusement à la force de propulsion (le lien parfait entre la force et la maîtrise données), les règles, favorables à la plus grande mobilité, et l'esprit du jeu, la rencontre entre des personnes et des peuples qui ne se connaissent pas. C'est célèbre : au Bresil, dans les favelas, mais aussi en Afrique, mais aussi partout à travers la planète, les gamins jouent au ballon, mais ils ne jouent pas au football-industrie. Le jeu est divin, le football-industrie n'a qu'un principe : l'argent - comme à la Société Générale de Kerviel, comme avec Madoff, etc. En distinguant, nous ne retrouvons pas obligés de conspuer le jeu et de soutenir une organisation internationale d'une Coupe du Monde jouée par des millionnaires dont beaucoup n'ont aucun sens civique.