FŒTUS.
In his bubble of eternity
Without coldness
Without hunger
And without desire
He’s waiting,
Caressed by water,
By a mist of galaxies.
He opens his interior eye
To the soft brightnesses,
To the lazy and slow slidings
Wearing the colours of seaweeds and azure.
Ignoring space and time
But careful,
Already so careful of rythms,
Insistent sounds
Which make him vibrate.
Immensely protected by
The sweetness of the rich and nutritive liquid element
Whose flavours are so appreciated by him
He is floating
Inside of the round silence,
Inside of the green-ambered fulness
Without knowing that sometime
All will be broken and himself thrown out in the roughness of air
Where he will bump into the world.
A Daniel Tammet
Je me suis réfugié dans le silence onctueux,
le silence crémeux
qui caresse ma chair
Je vois passer
le temps...
je vois passer son long vol d'oiseaux migrateurs
à écailles chatoyantes et chamarrées
là, juste sous mon nez...
Le soleil est un bâton de sucre candy
que je lèche, ou, parfois, une coulée de miel
ou, d'autres fois encore, un sirop résineux
qui s'est solidifié, caillé en un glacis,
en nappage caramel pour pommes d'amour.
J'aime son caramel sombre et son miel clair
qui à eux deux fabriquent une lumière d'ambre.
Quelquefois, je vois l'ombre aussi :
son corps velu,
son gris pelucheux d'animal de compagnie
je la regarde :
elle respire en un recoin
cependant que je l'étudie du coin de l'oeil;
j'aperçois son flanc et je le trouve
moussu,
tout argenté par une mousse bleue d'hiver
où j'ai envie de promener paumes et doigts
mais où des capsules carnivores
se dressent.
Patricia Laranco