Agences de notation : Martine Aubry a raison

Publié le 16 juin 2010 par Lecriducontribuable

Il peut paraître étonnant de lire ici que la première secrétaire du Parti socialiste, Martine Aubry, a raison.

Et pourtant, c’est bel et bien le cas.

On apprenait ce matin sur LeFigaro.fr que Martine Aubry, également maire et présidente de la communauté urbaine de Lille, a renoncé, pour cette dernière, aux services de l’agence de notation Standard & Poor’s.

«Pour une collectivité qui ne va jamais chercher des financements sur les marchés, cela ne sert à rien», explique-t-elle.

Exactement, Martine. Lorsque l’on ne s’endette pas, on n’a pas à craindre une dégradation de la note de sa dette, puisque, (tauto)logiquement, ni la note ni la dette n’existent.

Bien sûr, Martine Aubry n’explique pas qu’en France, les collectivités territoriales sont largement financées au moyen de la dotation globale de fonctionnement versée par l’État, qui trouve cet argent en taxant les Français, mais aussi en s’endettant sur les marchés financiers. Mais sur le principe, elle a raison.

Les ambitions de Martine Aubry dépassant largement l’agglomération lilloise, et puisqu’elles pourraient bien, en 2012, être nationales, il faudrait que Martine Aubry applique ce lumineux raisonnement à l’échelon national.

Si la France ne s’était pas endettée, et ne continuait pas à le faire, elle n’aurait pas à demander, par l’intermédiaire de l’un de ses ministres ou par celui de son représentant à la Commission européenne, Michel Barnier, une réforme des agences de notation : elle pourrait, comme la Communauté urbaine de Lille, se passer de leurs services. Elle pourrait aussi, ce faisant, cesser de les accuser de précipiter leur faillite, puisque risque de faillite il n’y aurait pas.